Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a exprimé son désarroi face à la rupture «injustifiée» des canaux de communication entre son syndicat et le ministère de la Santé, depuis octobre 2021. Il sollicite l'intervention du président de la République pour lever le voile sur le blocage du dialogue et pour la concrétisation des instructions et des décisions prises par Abdelmadjid Tebboune, en guise de soutien, d'encouragement et de reconnaissance aux efforts fournis par le personnel de la santé, entre autres, la prime Covid, dont le versement cumule un retard de 10 mois, selon Dr Merabet. Intervenant lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège du SNPSP, le premier responsable du syndicat a dénoncé l'absence de dialogue, pourtant, affirme-t-il, le président de la République avait enjoint son gouvernement d'ouvrir un dialogue avec les partenaires sociaux afin de réviser les statuts particuliers. Il a affirmé que le dialogue est rompu entre le syndicat et le ministère de la Santé depuis le 25 octobre 2021, date à laquelle le syndicat a pris part à une réunion de la commission mixte les regroupant avec les cadres du ministère de la Santé. La dernière audience qui a été accordée par la ministre au syndicat remonte au début du mois de novembre 2021. Pourtant, affirme-t-il, le SNPSP avait sollicité depuis cette date le ministère de la Santé pour une audience urgente, mais en vain. Déçu, Lyes Merabet a affirmé que depuis la dernière réunion du mois de novembre, aucune rencontre voire aucune réponse qu'elle soit positive ou négative n'a été donnée par la tutelle. Et aucun traitement efficace des doléances du syndicat n'a été notifié, ce qui a poussé, dit-il, le SNPSP à saisir le président de la République en lui adressant une lettre sollicitant son intervention, qui a été transmise à la présidence en date du 6 juillet 2022. Le président du SNPSP a rappelé que le secteur de la santé a enregistré 452 décès parmi le personnel soignant tous grades et catégories confondus dont 40% exerçant dans le secteur privé. Il a regretté dans ce sens le non versement du capital-décès aux familles des professionnels de la santé décédés du Covid, pourtant cette mesure a été décidée par le président de la République lui-même. Idem pour la bonification de la retraite et la couverture sociale à 100% qui n'est toujours pas effective en dépit des promesses et des assurances des uns et des autres. Le Dr Merabet est revenu sur le retard dans le versement de la prime Covid, presque 10 mois, et a réitéré sa demande concernant la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle. Sur un autre volet, le président du SNPSP a affirmé qu'il n'y a eu aucune avancée sur des revendications et les dossiers qui datent de plusieurs années, entres autres, la révision du statut particulier et le dossier de la classification proposée par la direction générale de la fonction publique des nouveaux diplômes de doctorat en médecine dentaire et de doctorat en pharmacie. Concernant la situation sanitaire, Lyes Merabet a affirmé que «nous sommes déjà face à une nouvelle vague». «Selon des échos, les services de santé reçoivent tous les jours des cas, d'où la nécessité de redynamiser les plans de lutte et de prévention, notamment la vaccination contre le virus». Le président du SNPSP n'a pas écarté le recours à la protestation dès la rentrée sociale, si jamais la tutelle persiste dans son indifférence, notamment face aux doléances urgentes du syndicat et du personnel de la santé.