L'Association pour le Contrôle des Richesses naturelles et la protection de l'Environnement au Sahara Occidental (AREN) accuse le Maroc de continuer de piller le phosphate sahraoui et appelle la Communauté internationale et le Conseil de Sécurité à réagir concrètement pour mettre fin à la violation du droit international. L'AREN a rapporté dans son dernier rapport qu'elle a rendu public dimanche, que «le Maroc a continué le pillage du phosphate des territoires sahraouis occupés durant le deuxième semestre de l'année en cours». Elle accuse ainsi «l'occupant marocain de piller le phosphate sahraoui avec la complicité des entreprises impliquées dans le transport et l'importation de ce minerai». L'Association rapporte avec précision que «les quantités de phosphate pillées au cours du deuxième trimestre de cette année se sont élevées à 398.395 tonnes, réparties en 7 cargaisons, dont la plupart ont été importées par la société INNOPHOS, avec 555.117 tonnes, suivies par la société PARADIP, avec 255.114 tonnes et les deux entreprises néo-zélandaises, RAVENSDOWN et Balance Agri-Nutrients avec respectivement 40.077 tonnes et 63.511 tonnes». Elle fait remarquer que c'est «la société américaine INNOPHOS qui a bénéficié de la plus grande part de ce pillage durant ces derniers mois». L'AREN note dans son rapport que «la société américaine a repris l'importation du phosphate sahraoui après une interruption de plusieurs années, malgré son engagement à ne pas reprendre cette activité illégale, et ce, dans le cadre de la responsabilité sociale de l'entreprise». Les rédacteurs du rapport soulignent en outre, que «les entreprises impliquées ont utilisé plusieurs méthodes qui ont rendu la tâche de surveillance et de suivi difficile en empruntant un autre itinéraire que celui utilisé habituellement». Tout en exigeant «l'arrêt du pillage, appelant les entreprises concernées à respecter le droit international et à assumer leurs responsabilités», l'Association sahraouie ne manque pas en même temps d' «attirer l'attention de la Communauté internationale sur la complicité des navires impliqués dans le pillage des richesses sahraouies avec l'occupant marocain» en l'invitant elle aussi, «à assumer ses responsabilités envers le peuple sahraoui afin de lui permettre d'exercer son droit de souveraineté sur ses richesses». L'AREN appelle dans son rapport «le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures décisives et dissuasives contre l'occupant marocain afin de l'empêcher de poursuivre le pillage du phosphate sahraoui». Notons qu'en septembre 2019, l'APS rapportait que la Nouvelle Zélande a vu dans l'une de ses villes, l'organisation d'une importante manifestation par «les Amis du peuple sahraoui» qui protestaient contre «l'arrivée du navire Amoy Dream chargé de milliers de tonnes de phosphate pillé dans le Sahara Occidental occupé et importé par l'entreprise néo-zélandaise Ravensdown». Pour l'une «des Amis du peuple sahraoui» en Nouvelle-Zélande, «le phosphate importé en Nouvelle-Zélande a été volé par cette entreprise au Sahara occidental». Et, a-t-elle affirmé notamment, «quand j'ai appris les atrocités commises dans les territoires sahraouis, j'ai eu honte d'être citoyenne néo-zélandaise. C'est pourquoi je suis ici, aujourd'hui, pour défendre ce qui est juste, comme un vrai Néo-Zélandais devrait le faire». A l'époque, le représentant du Front Polisario avait appelé «l'Etat néo-zélandais à mettre fin à la participation de certaines entreprises néo-zélandaises au pillage systématique des richesses du Sahara Occidental, en coopération avec le régime d'occupation marocain».