Retour de boomerang en Chine, le pays le plus peuplé du monde avec ses près d'un milliard et demi d'habitants. Les autorités chinoises ont lancé ces derniers jours une prière pathétique aux familles leur demandant de procréer davantage alors que dans une ère passée non lointaine, elles les astreignaient, en manipulant le gourdin, à n'avoir qu'un unique enfant. On se souvient de la situation dramatique dans laquelle évoluait la société chinoise et des pénibles aléas auxquels elle se soumettait Aujourd'hui, la donne a changé et Pékin est en passe d'ériger un pont d'or pour les couples, les invitant à se donner à cœur joie dans la procréation. L'impressionnant essor économique et le remarquable développement industriel ont pris le pas sur l'inertie démographique perturbant l'équilibre entre l'implantation humaine et les exigences des marchés de production de richesses. Le problème n'est pas spécifiquement chinois bien que le casse-tête l'est réellement. Toutes les sociétés dites avancées sont victimes d'un retour de manivelle de plus en plus accentué livrées à un dilemme caractérisé par l'absence significative de la force des bras pour accompagner l'avancée de la modernité. La Chine, le Japon, l'Australie comme la majorité des sociétés occidentales sont lourdement handicapés par leurs populations vieillissantes. Les causes sont connues. Le développement économique a bouleversé l'ensemble des articulations de leurs vies jusqu'à donner de nouvelles définitions à la famille en général et au couple humain en particulier. L'enfantement n'est plus une recommandation sacrée naturelle au point où la notion du mâle et celle de la femelle sont confondues pour que la face de la civilisation soit sérieusement émaciée. Au cours des derniers siècles, l'encouragement de l'émigration était la parade à moindres frais. Aujourd'hui, la transhumance de la force du travail butera contre les murs érigés le long des frontières bien que quelques pays ne lésinent pas contre vents et marées à battre le rappel de la main-d'œuvre étrangère. Sans verser dans un cynisme désobligeant, il n'est pas à écarter que le désappointement démographique actuel de certains pays les incitera à ouvrir la porte pour une originale émigration pour la procréation.