Quelques heures après l'annonce d'Ahmed Raissouni de sa démission de la présidence de l'Union internationale des Ouléma musulmans (UIOM), le Conseil d'administration de l'organisation, dont le siège est à Doha au Qatar, entérine la décision et appelle la tenue d'une Assemblée générale extraordinaire. Dans une lettre signée le 28 août, le président de l'Union internationale des Ouléma musulmans (UIOM), le Marocain Ahmed Raissouni, a annoncé sa démission de la présidence de l'Union, précisant que cette démission «était le résultat de son maintien de ses positions et opinions constantes», qui «n'acceptent aucun compromis», dit-il encore. «Afin d'exercer ma liberté d'expression sans condition ni pression, j'ai décidé de présenter ma démission de la présidence de l'Union internationale des Ouléma musulmans», affirme M. Raissouni, ajoutant qu'il était en contact avec le Secrétaire général de l'UIOM pour «activer la décision de démission conformément aux articles 21 et 22 des statuts de l'organisation». Quelques heures après la publication de la lettre de démission d'Ahmed Raissouni, un communiqué du Conseil d'Administration annonce que l'UIOM «répond à la volonté de cheikh Dr. Ahmed Raissouni de démissionner» et «renvoie la décision à l'Assemblée générale extraordinaire». «Le Conseil d'administration de l'Union internationale des Ouléma musulmans a accepté de répondre favorablement à la volonté du cheikh Dr Ahmed Raissouni de démissionner de la présidence de l'Union. Et sur la base des dispositions statutaires de l'Union, il l'a renvoyée à l'Assemblée générale extraordinaire comme autorité compétente pour en décider dans un délai maximum d'un mois», précise le communiqué de l'UIOM. De son côté, le président de l'Association des Ouléma musulmans algériens (AOMA), Dr. Abderezzak Guessoum a confirmé que la décision de M. Raissouni a été acceptée par les membres du secrétariat général de l'union. Dans une déclaration à l'APS, M. Guessoum a précisé que les membres du Secrétariat général de l'Union internationale des Oulémas musulmans qu'il a contactés lui ont confirmé que «la démission a été présentée et acceptée, conformément aux statuts de l'Union, qui prévoient, en cas de démission, la tenue, quelques mois après celle-ci, d'une Assemblée générale extraordinaire pour l'élection d'un nouveau président». Pour rappel, Ahmed Raïssouni avait fait des déclarations hostiles à l'Algérie et à la Mauritanie. Des propos qui ont été largement condamnés, d'autant que ces déclarations qui prônent l'extrémisme et appellent à s'en prendre à des peuples musulmans émanaient du représentant d'une instance internationale censée promouvoir la paix et la solidarité au nom de l'Islam. Abderrezak Guessoum avait indiqué il y a quelques jours que «l'Algérie est une ligne rouge et la patrie est au-dessus de toutes les considérations», soulignant que les déclarations du Marocain Raissouni «sont une agression contre l'Islam». Dr. Guessoum avait expliqué qu'Ahmed Raissouni «a fait de l'Union internationale des savants musulmans un outil pour diviser et disperser les musulmans et de verser leur sang puisqu'il appelle à une marche sur Tindouf et la Mauritanie, ce qui est une agression contre les citoyens des deux pays, l'Algérie et la Mauritanie». Le président de l'AOMA avait également indiqué que l'Union internationale des savants musulmans (UISM) «est à blâmer», car elle aurait dû «demander le renvoi de son président devant un conseil de discipline» parce qu'il «s'est attaqué à l'union elle-même avec ses déclarations». Membre du conseil d'administration de l'UISM, M. Guessoum avait exprimé «sa confiance dans l'Union, qui ne pardonnera pas à Raissouni cette agression», et qu'elle «ne lui renouvellera donc pas sa confiance lors des élections qui auront lieu en novembre. 2023». La même source avait ajouté que les membres algériens de l'UISM «reprendront leurs activités lors des élections et contribueront à l'élection d'un nouveau président». M. Guessoum avait également confirmé que des «contacts sont en cours» avec des érudits musulmans membres du Conseil d'administration de l'UISM et des dirigeants de cette organisation, notamment le Libyen Ali Al-Sallabi, Cheikh Al-Najjar de Tunisie, Cheikh Dado de Mauritanie et Issam Al-Bashir du Soudan, qui ont un poids pour «défendre la position» de l'Association des Ouléma musulmans algériens dans cette affaire et pour «éloigner l'Union des positions personnelles contraires aux principes de l'Islam». Dr Guessoum accuse «certains» de «vouloir utiliser» l'Union comme «tribune mondiale à des fins qui nuisent avant tout à l'Islam». Il avait également expliqué que des contacts étaient en cours au sein l'UISM «afin de reformuler les textes fondateurs de l'organisation pour l'immuniser contre de telles dérives et exploitations politiques».