Le procureur général près le Tribunal criminel de Dar El-Beïda (Alger) a requis, samedi 19 novembre, des peines de 10 ans de prison ferme à la peine capitale, à l'encontre des accusés dans l'affaire du jeune Djamel Bensmaïn, assassiné en août 2021 à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou). Le procès, ouvert le 15 novembre, a vu comparaître cent-deux (102) accusés, dont quatre (4) femmes, poursuivis dans cette affaire pour plusieurs chefs d'inculpation, à savoir la commission d'actes terroristes et subversifs contre l'Etat, l'unité nationale et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions, en semant la terreur au sein de la population et en créant un climat d'insécurité, en agressant des personnes, en mettant leur vie en danger et en portant atteinte à leurs biens, ainsi que la participation à un homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Dans son réquisitoire, le procureur général a souligné que ce crime avait pour objectif la déstabilisation du pays, à travers les tentatives du mouvement terroriste «MAK» et de ceux qui embrassent ces sombres idées. Le crime qui a coïncidé avec les incendies de forêts enregistrés durant l'été 2021 a été commis à la suite d'«un complot ourdi visant à semer le trouble et la zizanie», a-t-il ajouté. «Il s'agit-là d'actes terroristes visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de l'Etat et à entraver le fonctionnement de ses institutions», a estimé le procureur général. Ouvert le 15 novembre, le procès a rappelé aux mémoires des souvenirs très douloureux, atroces, survenus en ce mois d'août brûlant de l'année 2021. Les avocats de la partie civile et ceux de la famille de la victime ont fait revivre à l'assistance l'effroyable assassinat du jeune Djamel Bensmaïn. Il est venu tout juste pour apporter son aide aux victimes des incendies, mais il est tombé sur des monstres qui lui ont fait subir les pires sévices, a-t-on rappelé. La défense a souligné dans ce sens que «Djamel a répondu à l'appel de la population qui faisait face aux incendies. Il a répondu à l'appel poignant lancé par un militaire en tenue pris entre les flammes qui dévoraient les maisons». «Vous l'avez entendu sur sa dernière vidéo», a-t-il appuyé sa déclaration. L'un des avocats a insisté sur ce qu'il a appelé «un plan diabolique», en rappelant les propos de certains accusés sur «un mot d'ordre qu'auraient donné les activistes du MAK' à certains de leurs militants». Des vidéos montrant des détails du lynchage du jeune Djamel Bensmaïn ont été projetées durant la séance de la matinée. Les extraits de ces vidéos, projetés lors du quatrième jour de ce procès, ont montré les détails de ce crime odieux, depuis l'interception de la victime dans la ville de Larbaâ Nath Irathen et son agression par les accusés. Les vidéos montrent aussi le lynchage de Djamel Bensmaïl, brûlé vif et dépouillé de ses objets personnels, notamment son téléphone portable. Elles révèlent également les agressions contre le véhicule des services de police, la destruction de certains biens et la désobéissance des accusés aux appels au calme lancés par les forces de la Sûreté nationale, ainsi que la prise d'assaut du siège de la Sûreté de daïra de Larbaâ Nath Irathen. Les vidéos auxquelles se sont référés les services de la police judiciaire dans leurs investigations liées à ce crime, montrent également les discours de haine et de racisme ainsi que les slogans subversifs de l'organisation terroriste MAK' scandés par les accusés pendant et après le crime.