La réforme du secteur public marchand et de la gouvernance des EPE avance à un rythme appréciable. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Industrie, Ahmed Zaghdar, lors de la présentation, lundi dernier, devant la Commission des affaires économiques, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'Assemblée populaire nationale (APN), d'un bilan général de son secteur pour les années 2021-2022. A l'occasion, il a révélé le « lancement d'un audit global concernant la gouvernance et le niveau de performance dans tous les groupes industriels et les holdings en vue de faire un diagnostic minutieux de chaque entreprise ». Ajoutant qu'une évaluation a été réalisée au niveau de neuf (9) groupes sur 10, placés sous le portefeuille du ministère de l'Industrie. Le ministre n'a pas manqué de souligner la levée des contraintes auxquelles sont confrontées les EPE, faisant état du recensement et de l'évaluation de 29 entreprises qui connaissent des difficultés financières, indiquant qu'il a été décidé, en premier lieu, de présenter les dossiers de trois entreprises devant le Conseil des participations de l'Etat (CPE). Il s'agit, a-t-il indiqué, du dossier de la relance du complexe de cycles, motocycles et applications (CYCMA), du dossier du redressement et de la relance des activités des filiales relevant de la société holding «GETEX», ainsi que du dossier de redressement de l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (ENIEM). Evoquant la promotion du partenariat entre les groupes industriels, les partenaires nationaux et les étrangers, le ministre a cité l'exemple du projet de partenariat entre l'Entreprise nationale de l'industrie électronique «ENIE» et le partenaire italien «FIMER» pour la fabrication d'onduleurs photovoltaïques, des unités de transformation des stations d'énergie solaire et des instruments de contrôle pour l'industrie de l'énergie photovoltaïque, avec un montant d'investissement de 3,2 milliards de DA. Ainsi que le projet de partenariat entre les sociétés publiques de holding «MADAR» et «AGRODIV», en vue de la relance de l'unité des jus «JUCTA» (Jijel) pour un montant d'investissement de 2,3 Mds de DA. Quant à la relance de l'activité des EPE à l'arrêt, le ministre a fait état de la relance de l'activité de 17 EPE sur un total de 51 EPE recensées, outre la programmation de 34 EPE restantes durant 2023, dont 09 EPE dont l'état est tributaire de la nature du projet devant être créé. Pour ce qui est des entreprises confisquées, il sera procédé à la relance de leurs activités, a-t-il fait savoir. Précisant dans ce cadre que les biens et les actifs de 19 sociétés confisquées ont été transférés au profit du secteur public marchand. L'Algérie gagne cinq places dans l'Indice mondial de l'innovation Sur le plan de l'amélioration de l'investissement, le ministre a rappelé la promulgation du nouveau Code de l'investissement et de ses 8 textes d'application, faisant état de négociations sur des accords internationaux multipartites concernant le protocole d'investissement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), et la convention arabe sur l'investissement, afin de drainer davantage d'investissements arabes vers l'Algérie. Il a également été procédé à la levée d'obstacles sur quelque 863 projets d'investissement finis inexploités, soit 94% des 915 projets en suspens, ce qui a permis de créer plus de 52.000 postes d'emploi, avec un volume total des investissements s'élevant à plus de 527 milliards DA, a-t-il précisé. Tout en rappelant le développement des filières industrielles prometteuses, dont la promulgation du texte de loi régissant l'activité de construction automobile, tout en autorisant la reprise de l'activité de l'importation des véhicules. Le ministre a, en outre, passé en revue les acquis réalisés dans les domaines des industries de l'électronique, l'électroménager, l'agroalimentaire, du textile, du cuir, des produits chimiques, du bâtiment, la sidérurgie, ou encore dans le domaine de la sous-traitance. M. Zaghdar a, par ailleurs, souligné que l'Algérie avait progressé de cinq (5) places dans l'Indice mondial de l'innovation de l'année 2022, occupant la 115e place alors qu'elle figurait à la 120e place en 2021, réalisant ainsi une progression de 4 à 9 places dans cinq axes principaux sur un total de sept axes composant l'indice. Alors qu'en matière d'amélioration de la qualité des services publics, la simplification des procédures et la numérisation, le ministre a évoqué la dématérialisation des procédures administratives au niveau central, avec un programme prévoyant la connexion des directions de wilayas et des instances sous la tutelle à un réseau propre au secteur industriel. Par ailleurs, le ministre a relevé la récupération de quelque 2.308 hectares de foncier inexploité au niveau des zones industrielles (ZI) et des zones d'activités (ZA). En matière de promotion des PME, le ministre a fait état de 1,3 million d'entreprises en Algérie, faisant savoir que les centres d'aide, de consulting et les pépinières d'entreprises avaient accompagné 273 porteurs de projets et assuré l'incubation de 265 PME. Le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) a octroyé des gages financiers à hauteur de 14 milliards DA pour 309 projets en 2022, a-t-il conclu.