Une certaine gêne devrait s'imposer aux hommes quand ils s'impliquent dans l'hypocrisie de l'offrande d'une fleur à une dame à l'occasion de la symbolique Journée de la femme. Malheureusement, une large majorité de la gent féminine se prête à ce jeu d'une puérilité manifeste quand elle reste en permanence soumise toute sa vie à faire don de la totalité d'elle-même souvent sans contrepartie. Il est incontestable que l'émancipation de la femme a gagné du terrain mais elle ne doit qu'à elle-même cette avancée conquise au prix de sa ténacité et son sens inné de la responsabilité. Contrairement aux croyances, l'homme ne lui a pas fait de cadeau et bien au contraire, il s'est évertué peu à peu, au fil du temps, par ses nombreuses inaptitudes à s'assumer, le mâle s'est adossé à la femme pour lui faire porter sur le dos son incapacité à faire face et à affronter les profondes mues économiques et sociales que le présent a imposées. Son apparente fragilité voile mal sa témérité et elle a prouvé aujourd'hui que les moustaches des hommes ne sont que des panoplies de déguisement. Nos mères, nos sœurs, nos épouses n'ont pas besoin qu'on leur chante un hymne tissé de roublardises une fois par an et qu'on leur promette de la parité aléatoire et de l'équité calculée et en leur accordant une demi-journée fériée. Elles savent aller à l'essentiel et cet essentiel est sur le terrain, loin des poésies aériennes et de circonstances décousues, manipulées à escient par l'égo et le féodalisme des mâles. Il est dans une négative culture ancrée que renforce une négative compréhension des textes sacrés. La réalité est simplement une question de droits. On a trop bercé la femme par la théorie avancée du bout des lèvres sur sa nécessaire égalité avec l'homme alors qu'elle n'en a cure. Elle s'en passe car sa présence de plus en plus importante dans la marche forcée de la société prouve à plusieurs égards que dans moult domaines elle lui est supérieure.