Le directeur de la station Radio M et du site d'information Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi, poursuivi pour «financement étranger de son entreprise», a été condamné, hier dimanche à cinq années de prison dont trois ans ferme, par le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Le tribunal a également prononcé la dissolution de la société Interface Médias, éditrice des deux médias dirigés par M. El Kadi, la confiscation de tous ses biens saisis, et dix millions de dinars d'amende contre son entreprise. La société a été condamnée également à dédommager l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) à hauteur de un million de dinars. A titre personnel, il a écopé d'une amende de 700.000 dinars. La défense du prévenu a décidé de faire appel du jugement. Le parquet du tribunal de Sidi M'hamed à Alger avait requis le 26 mars dernier une peine de cinq ans de prison assortie d'une interdiction d'exercer pour la même durée, contre Ihsane El Kadi. Le parquet avait aussi requis la saisie «des biens et fonds» de l'accusé ainsi qu'une amende de 700.000 dinars. Dix millions de dinars d'amende et la saisie des «biens et matériels» ont été également requis contre sa société Interface média qui édite Radio M et Maghreb Emergent. M. El Kadi était poursuivi au titre de l'article 95 bis du code pénal. Ce texte prévoit une peine de prison de cinq à sept ans pour «quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage(...) pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l'Etat, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l'unité nationale, à l'intégrité territoriale, aux intérêts. M. El Kadi est soupçonné d'avoir « reçu des sommes d'argent et des privilèges de la part de personnes et d'organisations dans le pays et à l'étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l'Etat et sa stabilité», avait alors indiqué la Cour d'Alger.