La Banque mondiale (BM) a l'Algérie à l'œil en matière de torchage de gaz. Si, d'une manière globale, on signale que «l'intensité du torchage mondial est tombée à son niveau le plus bas depuis le début de la collecte de données satellitaires, dans un contexte marqué par une augmentation de 5% de la production pétrolière en 2022 », selon les données d'un rapport du Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR), un fonds fiduciaire administré par la Banque mondiale et formé d'une coalition de gouvernements, de compagnies pétrolières et d'organisations multilatérales qui s'efforcent d'éliminer le brûlage systématique de gaz à la torche sur les sites de production pétrolière du monde entier, ce n'est pas le cas de le dire pour trois pays africains, l'Algérie, la Libye et le Nigeria, qui figurent parmi les neuf plus grands torcheurs de gaz au monde (Russie, Irak, Iran, Algérie, Venezuela, Etats-Unis, Mexique, Libye et Nigeria), selon la même source. On souligne même que l'Algérie est le pays qui a enregistré le plus gros volume supplémentaire de gaz brûlé en 2022. Les gaz torchés et rejetés dans l'atmosphère libèrent des émissions de méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le dioxyde de carbone (un kilogramme de méthane réchauffe 25 fois plus la planète qu'un kilogramme de dioxyde de carbone), d'où le suivi de ces émissions dans le cadre Programme de coopération climatique internationale (PCCI), qui vise à contribuer aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon des déclarations du P-dg du Groupe Sonatrach, en octobre 2022, les efforts déployés dans le domaine du torchage de gaz ont permis de baisser les gaz brûlés de 500 millions de m3 durant l'année 2020-2021, a-t-il indiqué, assurant que d'autres projets seront engagés pour réduire davantage les gaz brûlés en collaboration avec l'Agence spatiale algérienne. La récupération du gaz ou la réduction des gaz torchés nécessite des investissements, qui ne sont pas toujours rentables pour les pays concernés. Mais, il y a cette obligation de réduire les gaz à effet de serre qui contraint ces pays à s'engager dans des processus de réduction des gaz torchés, en sondant les meilleurs moyens pour y arriver. Et, il existe des moyens technologiques qui permettent de réaliser des gains sur le plan de la récupération et du traitement du gaz de torchage. L'Algérie devrait s'investir dans ce domaine pour quitter ce mauvais classement et prétendre à la récupération des pertes de près de 9 milliards de m3 de gaz gaspillés dans le torchage de routine, selon Global Flaring Track. L'option la plus sérieuse sur ce plan réside dans la mise à exécution de la Déclaration d'Alger, paraphée par les Président Tebboune et Macron, en août, et où les deux parties se sont engagées au développement des investissements dans le domaine énergétique, gazier en particulier, qui ont « convenu de lancer un programme de recherche d'innovation technologique sur la récupération et le traitement du gaz de torchage». Qu'en est-il alors de la signature des contrats de partenariat dans le domaine gazier entre la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et la société française Engie, notamment en matière d'investissement dans la récupération du gaz de torchage, avec le recours aux technologies de pointe ?