La Banque mondiale a indiqué, avant-hier, que l'Algérie fait partie des 20 premiers pays qui ont réduit leurs volumes de gaz torchés entre 2006 et 2010. Dans un rapport élaboré par la BM et les pays associés au projet de partenariat, intitulé l'Initiative mondiale de réduction des gaz torchés (GGFR), dont l'Algérie est membre, l'institution de Bretton Woods précise que le volume des gaz torchés en Algérie est passé de 6,4 milliards de m3 en 2006 à 5,4 milliards de m3 en 2010. Ces estimations ont été élaborées à partir des données satellitaires recueillies par l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA). Le torchage, qui consiste à brûler, par des torchères, des rejets de gaz naturel à différentes étapes de l'exploitation du pétrole et du gaz naturel, a un double effet négatif, d'une part sous forme de gaspillage d'une ressource naturelle précieuse, et d'autre part sous forme d'émission de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre (GES). Le rapport souligne que les torchages du gaz sont passés mondialement à 134 milliards m3 en 2010, contre 162 milliards m3 en 2006, même si la production mondiale de pétrole brut a augmenté au cours de la même période. En outre, il est constaté que bien que la Russie et le Nigeria aient procédé aux plus fortes réductions de torchage depuis 2006, ils restent cependant les deux plus gros pays torcheurs avec 35,2 milliards m3 pour la Russie et 15,2 milliards m3 pour le Nigeria sur l'année 2010, note la BM. Pour illustrer l'importance de cette procédure technique, le rapport indique qu'une réduction de 13 milliards de m3 équivaut à une baisse de la pollution de 30 millions de tonnes d'émissions de CO2, ou la suppression de la pollution induite par près de six (6) millions de voitures. Les pays membres du partenariat GGFR ont été relativement les plus efficaces que les non-membres dans la réduction de l'intensité de torchage du gaz, qui est le rapport entre le torchage et le volume de production de pétrole'', ajoute la BM. Pour le directeur du département de l'énergie durable à la Banque mondiale, M. Vijay Iyer, le rapport a indiqué une tendance à la baisse du torchage, ajoutant que depuis 2005, le torchage du gaz a chuté de 22% grâce aux efforts des pays concernés, et à un soutien important fourni par le partenariat pour la réduction mondiale de gaz torchés. Le partenariat du GGFR a établi des normes de partenariat mondial pour la réduction du torchage du gaz, en fournissant un cadre et un mécanisme permettant aux gouvernements, aux entreprises et autres parties prenantes à consulter et à développer une action commune pour réduire les obstacles à l'utilisation du gaz associé à la production pétrolière, explique la BM. En facilitant des alternatives viables au torchage du gaz, le GGFR aide les partenaires à exploiter la valeur commerciale du gaz naturel actuellement gaspillé par le torchage pour améliorer l'efficacité énergétique, développer l'accès à l'énergie, et contribuer à l'atténuation du changement climatique et renforcer le développement durable. Selon la même source, les données incohérentes et la sous-déclaration du torchage du gaz faites auparavant par les gouvernements et les entreprises compliquaient l'effort mondial pour suivre les progrès sur la réduction du torchage. A cet effet, la coopération entre le GGFR et l'agence américaine NOAA pour l'utilisation des données satellitaires a pour objectif d'améliorer la fiabilité et la cohérence des données mondiales de gaz torchés. Ce qui a permis de déboucher sur ''une plus grande cohérence entre les estimations nationales et mondiales des volumes de torchage du gaz de 1995 à 2010''. Ces dernières estimations montrent des résultats encourageants, a déclaré pour sa part Bent Svensson, directeur du programme de GGFR, ajoute que “le défi est de maintenir cet élan. Si les gouvernements et les entreprises continueront à travailler ensemble, nous croyons qu'il est possible de faire des progrès significatifs". A travers le Groupe Sonatrach, l'Algérie est membre fondateur et partie prenante de l'initiative GGFR qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Outre l'Algérie, les autres partenaires du GGFR comprennent notamment le Mexique, le Nigéria, le Norvège, Qatar, les Etats-Unis (département de l'Energie), BP, Chevron, ConocoPhillips, Eni, ExxonMobil, Marathon Oil, Maersk Oil and Gas, Shell, Statoil, Total, Angola (Sonangol), Azerbaïdjan, France, Gabon, Indonésie, Irak, Kazakhstan, l'Union européenne et la Banque mondiale.