S'exprimant à l'occasion de la Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a révélé que dans le domaine du contrôle, les rapports des services de l'Inspection du travail indiquent qu'au cours de l'année 2022, les inspections ont touché 128.618 établissements employant 3.559.402 travailleurs des secteurs public et privé pour s'assurer du respect des exigences établies dans le domaine de la prévention de la santé, de la sécurité et de la médecine du travail, ce qui a conduit à l'émission de 142.338 mises en demeure et 4.471 rapports d'infraction. Le ministre a souligné également que, face au développement technologique et aux changements dans les modes de production et de travail et leurs effets sur l'environnement de travail, il est devenu nécessaire pour les acteurs du monde du travail de développer leurs méthodes de travail et d'organiser des cadres de prévention des risques professionnels dans le cadre d'un dialogue social constructif pour prévenir les accidents du travail ou les maladies professionnelles, en mettant l'accent sur la formation et la sensibilisation des travailleurs à tous les niveaux. Dans ce contexte, et dans le cadre de la révision des textes réglementaires du travail, le ministère a élaboré un projet de décret exécutif à l'étude relatif aux conditions d'organisation de l'éducation, de l'information et de la formation des travailleurs, aux procédures d'obtention de l'accréditation et à l'approbation des programmes appliqués aux institutions et centres de formation dans le domaine de la prévention des risques professionnels pour contrôler l'activité de formation et renforcer les capacités des travailleurs dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. Les données statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles reflètent la prise de conscience et l'engagement en faveur des mesures de sécurité et de santé au travail et les efforts déployés pour réduire la fréquence des accidents du travail enregistrés. Les données statistiques de la Caisse nationale d'assurance sociale des salariés révèlent qu'au cours des cinq dernières années, les accidents du travail sont passés de 47.555 accidents en 2018 à 42.946 accidents du travail en 2022, en particulier dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics, de l'irrigation et de l'industrie, soit une baisse de près de dix pour cent (10%). Et, en ce qui concerne les maladies professionnelles, le nombre de cas déclarés annuellement est passé de 410 cas en 2018 à 216 cas en 2022, soit une baisse de 47%. D'autre part, le ministre a également souligné que la Caisse nationale d'assurance sociale des salariés s'est engagée dans la mise au point d'un système moderne d'information pour suivre les accidents du travail et les maladies professionnelles, les analyser et établir des rapports périodiques à leur sujet. « Cela reflète les efforts nationaux continus de sensibilisation à l'importance de l'application des exigences en matière de sécurité et de santé sur tous les lieux de travail », a souligné le ministre. L'Algérie dispose d'un important dispositif législatif sur lequel s'appuie la politique nationale en matière de sécurité et de santé au travail et engage des projets pour conforter le cadre réglementaire et renforcer les mesures préventives mises en œuvre, tient-on à souligner au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. De son côté, la sous-directrice de la prévention des risques professionnels au ministère du Travail, de l'Emploi et la Sécurité sociale, Lamia Bouteldja, a soutenu, dans une déclaration à l'APS, qu'une actualisation du «profil national» en matière de sécurité et de santé au travail est en cours. Il est destiné à servir de «document de référence» pour l'élaboration des futurs plans d'action en matière de sécurité et de santé au travail, a-t-elle indiqué. La même responsable a relevé que la prévention est «une priorité majeure et permanente» dans la politique nationale de sécurité et de santé au travail et représente «un droit fondamental» pour la protection des travailleurs contre les risques professionnels. Une des dispositions de l'article 66 de la Constitution stipule que «le droit à la protection, à la sécurité et à l'hygiène dans le travail, est garanti par la loi», a-t-elle rappelé.