Le dispositif de lutte contre les incendies de forêt est renforcé chaque année avec de nouvelles acquisitions, mais également de nouvelles approches suite aux constats des années précédentes. Pour cette année, nous avons renforcé le nombre de colonnes mobiles. Nous avons aussi 40 conservations des forêts qui sont touchées par les plans feux qui vont bénéficier des colonnes mobiles, contre 32 l'année passée, a déclaré hier Si Ali Essaid, directeur de la protection de la faune et de la flore à la DGF, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3. Selon l'intervenant, la direction générale des forêts a obtenu «les autorisations pour l'acquisition de 40 véhicules anti-feux qui seront répartis sur tous les parcs nationaux qui sont un peu dans la nécessité de ces moyens de lutte, parce qu'ils présentent quelques spécificités». Le même responsable explique que l'approche est d'améliorer les interventions en fonction des leçons déduites des années précédentes. «Le constat amer est que certains facteurs sont malheureusement non maîtrisables contrairement à d'autres facteurs. Notre souci à la DGF c'est la prévention. C'est un travail continu avec les populations riveraines. C'est-à-dire la sensibilisation des gens qui utilisent l'espace forestier et ceux qui ont des travaux à l'intérieur ou à proximité des massifs forestiers. Tout le monde va participer (à la lutte contre les incendies), chacun dans son poste», note M. Essaid. Invité à s'exprimer sur les «risques» éventuels de feux de forêt compte tenu de la vague de chaleur qui s'annonce depuis quelques jours, l'intervenant estime qu'au contraire «depuis le début de la campagne de lutte contre les incendies de cette année, nous n'avons recensé que cinq petits foyers de 2,5 hectares, c'est minime». Sur le même sujet, l'intervenant explique que l'arrivée des pluies, même tardivement, a été une chance. «Les pluies ont contribué à une poussée d'herbes, donc la campagne sera retardée, en raison de cette humidité (pluies de ces dernières semaines). Car le facteur le plus important dans le déclenchement d'un feu de forêt c'est le végétal. Quand l'herbe est verte et la teneur d'eau est importante, la survenance d'un incendie reste faible. Ça nous donne dix à quinze jours de répit, mais il faut être toujours vigilant», explique-t-il. M. Essaid a également évoqué des travaux menés dans plusieurs régions pour réduire les risques d'extension des feux de forêt. C'est le cas, notamment, «à Khenchela et à El Tarf où des tranchées pare-feu ont été réalisées sous les pilons de haute tension, en collaboration avec les services de Sonelgaz ; la DTP a réalisé des accotements (espaces entre la chaussée et le fossé), les agriculteurs ont fait des tournières». Malgré toutes ces dispositions, «chaque année il y a des incendies», affirme l'intervenant qui pointe du doigt «l'aspect criminel» et l'action de l'homme «d'une façon volontaire ou involontaire». Selon lui, «pas plus que dimanche des éléments de la conservation des forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou ont remarqué le départ d'un feu, et une fois sur place, c'était un citoyen qui effectuait le désherbage chez lui», raconte M. Si Ali Essaid. «Nous allons lancer un appel à l'intention des citoyens qui habitent à l'intérieur ou à proximité des zones forestières, surtout à Tizi-Ouzou, Jijel, Skikda et Tipaza, de faire le désherbage à côté de leurs maisons», lance le même responsable.