Vu la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza, ainsi que les violations délibérées des Conventions de Genève et du Droit international humanitaire, se pose la question de savoir si ce pays mérite d'être membre des Nations Unies ? Pour y répondre, nous aborderons: 1/ les origines du terrorisme en Palestine occupée. 2/ La fuite en avant d'Israël. 3/ Que faire face à un Etat hors-la-loi ? C'est en Palestine occupée qu'est né un Etat terroriste, Israël - le bourreau - qui se dit victime de ses victimes, à savoir de groupes palestiniens et arabes de différentes obédiences qui lui résistent. Ce terrorisme d'Etat a hérité des méthodes des milices terroristes Stern, Irgoun Haganah et Palmah qui ont terrorisé les populations arabes et même les militaires britanniques au début du XXème siècle durant la période du mandat britannique en Palestine. L'Irgoun était considérée comme une organisation terroriste par les Britanniques. Elle a assassiné le médiateur de l'ONU, le diplomate suédois Folke Bernadotte. Le futur Premier ministre Yitshak Shamir était membre de cette organisation.Les juifs étaient alors persécutés partout en Europe, victimes de pogromes, y compris en Russie. En décrétant qu'ils reconnaissent à Israël le droit de se défendre, les soutiens d'Israël oblitèrent sciemment les origines du terrorisme en Palestine. Ils ne reconnaissent pas ce même droit aux Palestiniens qui sont catalogués de terroristes. Gaza est ainsi livrée à un génocide et au nettoyage ethnique. Soutiens et complices de tous bords n'osent pas le réfréner, ni même prononcer le mot cessez- le- feu, encore moins le mot paix. Ariel Sharon déclara, en septembre 1982, à la Knesset, pour justifier l'invasion à Beyrouth et les massacres commis : « notre entrée dans Beyrouth-Ouest était destinée à détruire l'infrastructure laissée par les terroristes ». Le même mobile d'éradication du Hamas est invoqué pour raser Gaza. Rappelons que le même Ariel Sharon a fait emmurer Yasser Arafat dans la Moukata où il a été empoisonné par une matière radio active qui a provoqué son décès au mois de novembre 2004. Le terrorisme d'Etat d'Israël n'a cessé de se radicaliser, jusqu'à atteindre un niveau d'agressivité débridé, vaillamment soutenu par les Etats-Unis et l'UE. En soutien à Israël, Américains et Européens sacrifient leur libre arbitre, piétinent leurs propres valeurs et cèdent des pans de leur souveraineté. Quant aux pays arabes qui pactisent avec Israël, ils se rendront compte, un jour, qu'ils ont commis une erreur existentielle ; en se compromettant avec Israël, ils creusent un fossé avec leur peuple et n'ont d'autres choix que de réprimer son indignation. Gaza, transformé en tombeau à ciel ouvert, est le tombeau des « processus de paix » sous parrainage américain. « Fin de l'histoire » de ces paix fictives. Cela dit, y a-t-il un espoir de paix en Palestine ? En réalité, la problématique de la paix devrait inversée en partant du constat suivant: Israël est l'ennemi de la paix.Il a fait de la paix son ennemi. C'est un Etat non pacifique ainsi que l'affirme l'ONU. Le fond du problème est comment faire abdiquer le terrorisme d'Etat israélien pour que cessent les violences et l'insécurité au Moyen- Orient dont Israël se nourrit et qu'il attise sans cesse ? Maintes résolutions onusiennes ont demandé, par le passé, aux pays membres de « couper tout lien avec Israël ». De ce point de vue, les pays arabes signataires des Accords d'Abraham se sont, de facto, désolidarisés du peuple palestinien. L'affirmation selon laquelle il faut garantir la sécurité d'Israël en éradiquant la résistance de ses adversaires, est une fausse piste. Elle sert à couvrir le terrorisme d'Etat d'Israël. Cette affirmation sert à masquer une autre réalité : Israël a peur de la paix parce qu'il y perdrait son statut -fort lucratif - de Maître du chaos. Le Maître du chaos ne serait plus maître du chaos. Israël Etat hors-la-loi, c'est depuis longtemps corroboré par les Nations-Unies. En ce cas, comment traiter un « Etat voyou » (terminologie américaine), et quelles sanctions sont possibles ? D'abord, qu'est-ce qu'un «Etat voyou» ? Suivant un dictionnaire : « c'est un Etat qui enfreint les règles internationales (notamment en matière de prolifération nucléaire et de terrorisme) et qui est considéré comme une menace pour la paix ». Nous ajouterons : un Etat qui représente une menace à la sécurité internationale et qui applique sa propre loi par la violence. C'est bien le cas de l'Etat d'Israël. C'est un Etat qui viole plus de 200 résolutions des Nations-Unies, qui n'a pas signé le traité de prolifération nucléaire, qui a recours à la violence armée sans discontinuité depuis sa création, agresse ses voisins et dont un des représentants a évoqué, dernièrement, le recours à l'arme nucléaire à Gaza comme « solution finale ». Les actes posés par l'ONU parlent d'eux-mêmes : 1. L'infâme plan de partage de la Palestine en trois entités par la résolution 181II, du 29 novembre 1947(sur 56 Etats membres, 33 ont voté pour 13 contre dont tous les pays arabes et 10 se sont abstenus). C'est le péché originel. Le plan accorde à l'Etat arabe 42,88% des terres, 56,47% à l'Etat juif et Jérusalem est placé sous l'administration de l'ONU. En 1949, les Palestiniens ne disposent plus que 22% des terres : 1re violation de la légalité internationale sous les yeux des NU. 2. Le 14 mai 1948, l'Etat d'Israël est proclamé. Le 15 mai, des Etats arabes lui déclarent la guerre. L'ONU nomme un médiateur le Comte Folke Bernadotte qui critique le nettoyage ethnique et le fait qu'Israël réclame la totalité de Jérusalem, revendication contraire au plan de partage. 3.L'admission d'Israël à l'ONU présenté deux fois et rejetée deux fois, est acceptée par le Conseil de sécurité, le 4 mars 1949 par sa résolution 69. L'AG de l'ONU l'entérine le 11 mai 1949 (résolution 273 (III), sous conditions : qu'Israël accepte sans réserve ses obligations au titre de la charte des Nations Unies et qu'il se comporte en Etat pacifique. Son représentant Abba Eban s'y est engagé. Le lendemain même, la colonisation reprend. 725.000 Palestiniens sur 900.00 prennent le chemin de l'exode. Le représentant d'Israël a menti. Depuis lors, Israël a enfreint plus de 200 résolutions du seul Conseil de Sécurité et lors de l'AG de l'ONU en septembre 2022, le Premier ministre Benyamin Netannyahou a présenté une carte montrant l'ensemble du territoire de la Palestine, effaçant du même coup la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem Est censée devenir la capitale de l'Etat palestinien. Il récuse ainsi, à la face du monde, toutes les résolutions de l'ONU depuis 1947. 4. Un nombre considérable de résolutions de l'AG/ONU désigne Israël comme un Etat violeur de la légalité internationale. Entre autres, la résolution 38/180 du 19 décembre 1983, 102ème session, sur la situation au Moyen Orient l'ONU, déclare : - que « les mesures prises dans le passé par Israël, de même que sa politique et ses actes, établissent incontestablement qu'il n'est pas un Etat membre pacifique et qu'il n'a pas rempli les obligations qui lui incombent en vertu de la Charte des Nations Unies. - Qu'il a refusé, en violation de l'article 25 de la Charte, d'accepter et d'appliquer les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité - Qu'il a violé de manière persistante les principes énoncés dans la Charte et qu'il ne s'est acquitté ni de ses obligations en vertu de la Charte, ni de son engagement aux termes de la résolution 273 (III) de l'AG/ONU, en date du 11 mai 1949 », c'est-à-dire depuis son admission en 1949. - Enfin, l'ONU déclare que les décisions (récentes) d'Israël « représentent une escalade et un élargissement du conflit dans la région, ce qui constitue une nouvelle violation du droit international et une menace contre la paix et la sécurité internationale ». Ce seul constat dément le narratif américain au sujet d'une extension du conflit dont pourraient se rendre coupables, selon eux, certains acteurs dans la région. Israël est donc bien passible de sanctions. Qui peut le sanctionner ? Hypothèses : l La ligue arabe ? La Ligue est moribonde. C'est une association de faux frères qui se trahissent en permanence. Elle devrait fermer ses portes pour épargner au monde le spectacle affligeant de son impuissance. C'est une organisation fatiguée de ne rien faire. Pendant que des pays arabes et l'Autorité palestinienne coopèrent ou collaborent avec Israël. Il en est de même de l'organisation de la conférence des pays islamiques, un avatar terne et stérile. l L'UE ? Si bravache face à la Russie au sujet de la guerre en Ukraine, qu'elle a voulu assommer à coups de sanctions, sans y réussir, s'est mise au service d'Israël, malgré le grand mouvement d'opinion en Europe. Un minimum de sanctions pour l'honneur serait de suspendre l'Accord d'association et soutenir une procédure auprès de la CPI comme elle l'a fait contre le le président russe. En faisant tout le contraire, l'UE se rend complice d'un Etat hors-la-loi. Elle est l'Alliée d'un Etat terroriste pratiquant l'Apartheid et poursuivant une politique génocidaire. L'UE bafoue ses propres valeurs. Elle se trompe de combat. Elle est neutralisée de l'intérieur. - L'ONU ? Que peut faire l'Assemblée des nations ? Dans le principe, l'Assemblée générale est en capacité « d'isoler » (sic), de bannir un Etat qu'elle qualifie elle-même de « non pacifique, n'honorant pas ses obligations, ne voulant pas respecter les principes de la Charte». La demande de son représentant à l'ONU de démission du SG de l'ONU est une provocation gravissime. Un ignare de la Charte des Nations Unies. Certaines sanctions relèvent du pouvoir de l'AG qui peut se réunir en session d'urgence et décider de mesures. Elle l'a fait contre la Russie (résolution 76/262 adoptée par consensus, le 26 avril 2022). Le vote sur la Russie a mis en relief la fracture entre le grand Occident incarné par le G7 et le Sud global. Dans ce cas bien particulier, deux mesures sont envisageables : - La révocation de la résolution 273 du 11 mai 1949 décidant l'admission d'Israël. Il y a un précédent à pareille décision : c'est la résolution 46/86 de l'AG adoptée le 16/12/19/1975 décrétant que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale » qui a été abrogée le 16 décembre 1991 par sa résolution 46/86. Cette abrogation a été exigée par Benyamin Natenyahou pour la participation d'Israël à la conférence de paix à Madrid en 1991 (parrainée par les Etats-Unis). La résolution a été abrogée, mais point de paix. Dans le cas d'espèce d'une révocation, une majorité de pays présents et votants est requise. 1. L'exclusion, en vertu de l'article 6, alinéa 1 de la Charte est possible quand un Etat membre « enfreint de manière persistante » les principes de l'organisation. Même quand un Etat se disant lésé s'attribue la fonction de justicier par des actes qui vont des contre mesures à la légitime défense. Par conséquent, l'argument de la légitime défense invoqué par les défenseurs d'Israël légitimant les crimes de guerre et le génocide, en cours à Gaza, n'est pas recevable ni même acceptable, au regard des principes des Nation-Unies. Les pays qui l'invoquent font montre de cynisme d'Etat. Terrorisme d'Etat et cynisme d'Etat font bon ménage. 2. L'AG de l'ONU peut se saisir de la question dans le cas d'une paralysie ou d'une opposition du Conseil de sécuritéen vertu d'une résolution datant du 3 novembre 1950 (377 V, résolution Acheson du nom du Secrétaire d'Etat américain). Il n'existe pas de précédent d'exclusion d'un Etat membre. Au Conseil de sécurité, le droit de véto a été exercé dans un cas similaire par la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne contre une résolution africaine et l'Irak sur rapport de l'Assemblée générale - résolution du 12/11/1974 - demandant l'exclusion de l'Afrique du Sud du régime raciste de l'Apartheid. En ce cas, il faudrait une majorité des 2/3 en vertu de l'article 18, alinéa 2 de la Charte pour permettre à l'AG de se prononcer. A l'ONU, un groupe de pays déterminés peut toujours lancer l'offensive diplomatique en appui au consensus global qui se dégage dans les opinions publiques à travers le monde, sans distinction de race et de religion.Ce serait, encore fois, une question de rapport de force. Quel que soit l'issue de ce vote - si par miracle il devait avoir lieu- les masques tomberont. Les soutiens d'Israël diront que pareille action serait contre-productive. Or, l'historique des violations persistantes par ce pays hors la loi montre au contraire que ce narratif est des plus contre-productifs. C'est l'impunité qui a encouragé les extrêmes des extrémistes sionistes. Dès lors, ne faut-il pas changer le fusil d'épaule et lancer un appel aux pays membres de l'ONU leur demandant d'abroger la décision contenue dans la résolution 273 (III) sur l'admission d'Israël, adoptée le 11 mai 1949 », en attendant qu'adviennent des pourparlers de paix sur de nouvelles bases, entre ennemis disposés à asseoir une paix durable.