Il s'agit, affirme-t-on, d'une énième agression commise par des élèves sur des enseignantes. Cette fois-ci, l'élève a carrément tabassé l'enseignante qui avait « osé » lui demander de changer de place. Il lui a donné un coup de pied au ventre qui l'a faite plier en deux et s'est acharné sur elle en lui assénant plusieurs coups de poing sur la tête avant de la traîner pour la cogner contre la vitre qui s'est brisée. Il s'est emparé d'un bris de verre dont il allait lacérer le visage de la victime qui n'a dû son salut qu'à la fuite. Une plainte a été déposée auprès de la police qui s'est rendue rapidement sur les lieux pour constater les faits et entendre l'agresseur. Cette situation a conduit les collègues de la victime à envisager un arrêt de cours en signe de protestation contre le comportement dangereux de certains élèves dont le nombre est en augmentation, affirme-t-on. Cette situation est due, explique-t-on, au fait que cet établissement, appelé « CEM poubelle », réunit « tous les cancres issus des écoles primaires de Didouche Mourad et Benyahia Abbès.» Nous confie-t-on. « De nombreux élèves ont été propulsés au collège avec des notes de fin d'année ne dépassant pas les 3 sur 10, dans le but évident de libérer les places dans le primaire. Les bons élèves sont envoyés, eux, aux CEM Chaïbi Boumediene et Ali Zenagui », déplore-t-on. Les professeurs du CEM Hassiba Benbouali disent avoir adressé une lettre invitant le directeur de l'éducation à visiter leur établissement et constater par lui-même les pénibles conditions dans lesquelles ils exercent et les dangers auxquels ils sont exposés en permanence. Plus de 1.000 élèves s'entassent dans 14 classes en surnombre. Pour augmenter les capacités d'accueil, le CEM a obtenu trois classes supplémentaires situées dans une école primaire mitoyenne mais trop éloignée pour permettre le bon déroulement des cours. De plus, certains élèves du CEM éprouvent des difficultés à s'asseoir, les tables étant trop petites pour les adolescents. Souvent, des cours sont annulés pour cette raison. On déplore également l'absence de surveillant général. Le directeur de l'établissement n'a pas manqué de signaler cette situation à sa tutelle, mais en vain. « C'est comme si notre CEM ne figurait pas sur la liste de la direction de l'éducation de la wilaya d'Oran », lâche un professeur qui, lui aussi avait été agressé par un élève au début de l'année.