Décidément, tous les signaux présagent d'une rentrée scolaire frisant le fiasco dans la wilaya de Bouira, notamment avec l'arrivée en force de nouvelles cohortes d'élèves dans les différents paliers de l'éducation. Comment peut-il en être autrement lorsqu'on sait que pas moins de 165 495 élèves – dont 61 160 pour le cycle primaire, 70 435 pour le palier moyen et 24 900 pour celui des lycées – rejoindront cette année les bancs de l'école sans que de nouvelles infrastructures d'accueil soient ouvertes afin de répondre aux besoins sans cesse grandissants en places pédagogiques ? En effet, il est à déplorer que dans la wilaya de Bouira, aucune nouvelle structure scolaire n'a été réceptionnée à l'effet d'apaiser un tant soit peu la surcharge des classes, qui dépasse souvent les standards pédagogiques. Pour preuve, la plupart des nouvelles infrastructures prévues pour accueillir le flux des élèves demeurent toujours en état de chantier, à l'instar de 8 CEM, 2 lycées et 19 groupes scolaires. Renseignement pris, la moyenne d'élèves par classe dépassait les 35 durant l'année scolaire écoulée sans que cela n'émeuve outre mesure les autorités locales qui auraient dû prendre les mesures nécessaires afin d'éviter l'écueil de la surcharge sur lequel bute la direction de l'éducation. Il ne faut pas forcément être diplômé de la Sorbonne pour se rendre compte que cette surcharge des classes influera négativement sur le rendement de l'enseignant et aussi sur la réceptivité de l'apprenant. Tel est, en fait, le premier revers qu'a essuyé la politique désuète du ministre de l'Education qui a fusionné les deux niveaux des 5e et 6e années primaires. Laquelle décision n'a fait, au demeurant, qu'asseoir la médiocrité au sein de nos écoles. Les CEM se trouvent aujourd'hui dépassés par ce surnombre. Comble de l'ironie, on parle, histoire d'y remédier, de la réduction du volume horaire pour les nouveaux élèves admis au cycle moyen. Au lieu d'avouer l'échec, on enfonce le clou. Par ailleurs, le chef de l'exécutif de wilaya, nouvellement installé, ayant hérité de cette situation, n'a pas manqué, lors d'une réunion de travail avec son exécutif et les cadres de la wilaya tenue dernièrement, de décocher des flèches envers les différents intervenants dans la réalisation desdites infrastructures pédagogiques dont la réception pourrait être salutaire. Des mesures ont été quand même prises par le wali, tel un palliatif pour sauver la face, à l'image de l'extension de 44 classes au niveau des établissements du cycle moyen.