Le Dahra, synonyme de l'insurrection de novembre 1954 a écrit en lettre se sang les plus belles pages de notre Glorieuse lutte armée. Nombre de compatriotes ont chèrement payé le prix de l'indépendance que nous savourons La victoire a eu raison de la longue nuit coloniale, le soleil de la liberté à fini par se lever, mais ce soleil, ce sont des hommes et des femmes qui l'ont hissé. Triste anniversaire qui rappelle à la mémoire collective l'érection du sinistre camp de concentration de Cassaigne (actuellement Sidi-Ali) par l'armée coloniale en cette fin du mois d'Octobre 1956. C'est le 28 Octobre 1954, qu'une réunion de coordination présidée par le Chahid Larbi Ben M'hidi au lieu dit «Ghar Sidi Youcef au douar des Ouled Bouziane (Sidi Ali), avait réuni l'encadrement du FLN de la région pour fixer l'heure du déclenchement de la Glorieuse Révolution de même que les objectif dont la fameuse attaque de la brigade de gendarmerie entre autres. Signal a donc été donné pour la lutte armée. Surprise et prise à court, l'administration coloniale de l'époque recourt à l'inimaginable alors que l'on parle aujourd'hui d'aspect positif de la colonisation. C'est ainsi qu'à l'issue de l'héroïque bataille qu'à commandée si Mohamed El Djebli en septembre 1956 à Sidi Zeggaï (douar Kchakcha, à 5 km à l'est de Sidi Ali et au cours de laquelle les Moudjahidine ont infligé pendant plus de trois jours de féroces combats, de lourdes pertes en hommes et en matériels, dont un hélicoptère de l'armée d'occupation. En riposte, l'administration coloniale a édifié à Cassaigne un camp de centration, le deuxième du genre à cette époque-là, après celui Ouagadougou au Burina Fasso, dans le but de terroriser les populations et briser le FLN de ses bases vitales et naturelles. Le choix du site n'a pas été fortuit puisque ce camp de la mort unique en son genre à l'Ouest du pays, en ce début de la révolution, a été édifié sur les hauteurs sud-est de la ville, sur des vestiges et cavernes d'une carrière désaffectée. La gégène, la bassine d'eau savonneuse, l'arrachage à vif des ongles et de la dentition, la crucifixion. Cette position stratégique permettait de surplomber et donc de surveiller toute l'agglomération et sa périphérie et les grottes en contre bas rendaient pratiquement impossible toute tentative d'évasion. En sus du quartier des hommes (plus de neuf cellules individuelles, où étaient pratiqués entre autre le passage à tabac, la gégène, la bassine d'eau savonneuse, l'arrachage à vif des ongles et de la dentition, la crucifixion). Les femmes n'étaient point épargnées puisqu'une aile leur a été réservée pour y subir toutes sortes d'humiliations,, services corporels, viols, tortures, à l'exemple de la Moudjahida Sabria Hachemi, évoquée dans les pages de novembre de Amar Belkhoudja, née le 27 mai1906 et mère de deux Chahids, elle y fut retenue pendant plus de deux longues années et n'a été libérée qu'en 1962 après le cessez le feu. Elle a été décorée par l'UNESCO pour son courage et sa bravoure. Arrêté également pour son engagement politique traduit dans les faits, l'artiste Maazouz Bouadjadj y a longuement séjourné. Ont également connu les héros tels El Bey Habib, Ghali Benzohra, Habib Bouhella, Hammou Bensaid, Kaddour Bermoussa, l'ex stade du Bivouac y porte leur nom (stade des cinq martyrs de la révolution). Ne portait-on pas à l'époque à Mostaganem le deuil des déportés du camp de Cassaigne à juste titre d'ailleurs « Cayenne » allusion faite au sinistre bagne français de la Guyane. La liste des martyrs de la révolution est évidement non exhaustive, ces héros n'ont été cités qu'à titre d'exemple puisque dans le camp, ont transité 45 000 militants de la cause nationale dont 3300 y ont laissé leur vie sous la torture, 600 d'entre ceux ont été jetés parfois même vivants, épuisés par la torture et agonisants dans un puits limitrophe et sur lequel, a été édifié une stèle à la mémoire des disparus. Ce camp reconverti en musée du résistant en 1983 et restauré en 2003, constitue un témoin pour les générations futures, des atrocités qu'à subies le peuple algérien. Le visiteur a le loisir de s'informer objectivement des conditions ignobles d'internement et d'être au fait de la genèse du combat libérateur puisqu'en plus de reliques, il peut consulter les 27 biographies exposées dans ce qu'était la salle des suppliciés. Enfin pour perpétuer le souvenir de notre glorieuse lutte de libération nationale et pallier à la culture de l'oubli, l'APC locale devrait installer aux entrées de la ville de Sidi Ali, des panneaux indiquant l'existence de ce musée haut lieu de la révolution, inconnu de nombreux citoyens de la wilaya. Enfin, la direction de l'éducation devait inciter les responsables des établissements scolaires à organiser des excursions pour faire découvrir à nos enfants une des grandes pages de notre histoire.