« Quand le dernier arbre aura été abattu. Quand la dernière rivière aura été empoisonnée. Quand le dernier poisson aura été péché. Alors l'homme saura que l'argent ne se mange pas. » Geronimo (1829-1909). Pendant deux jours, mercredi 18 et jeudi 19 mai 2011, l'amphithéâtre du site II, ex-INES, de l'université de Mostaganem a vu défiler une pléthore d'érudits et d'administrateurs, des cadres d'entreprises et des étudiants. Pendant deux jours, ces éclairés ont traité de « Contrôle de qualité et environnement » lors d'une rencontre régionale organisée par l'université de Mostaganem et sponsorisée par l'Oravio, Caceg Consulting et Cartana. C'est le Recteur de l'université Abdelhamid Ibn Badis-UMAB- de Mostaganem, le professeur Seddiki M'hamed Mohamed Salah Eddine qui prit la parole après le mot de bienvenue du docteur Selselet-Attou Ghalem de la faculté des Sciences Exactes et Sciences de l'Ingénieur, département de l'agronomie. Souriant et de bonne humeur, comme toujours d'ailleurs, M. le recteur, avec à sa droite M. Ouadah Hocine, le wali de Mostaganem, et dans un parfait français parfois précieux, ne manqua pas de saluer l'assistance avant d'entrer dans le vif du sujet : « La préservation de l'environnement est un devoir envers les autres et envers les générations à venir. Si celui-ci et la nécessité de sa préservation sont devenus des enjeux de notre époque, c'est précisément qu'aucune politique ne peut aujourd'hui réussir sans intégrer ces dimensions au cœur même des valeurs qui font la société moderne. Revenir au respect de la nature et des éléments qui la composent n'est plus une question seulement de philosophie, de religion ou même de morale, mais surtout une question de survie et de conscience que doivent traduire nos gestes quotidiens. C'est aussi une question de comportement envers l'eau, l'air et le sol… » Passant de l'urbanisme et de la pêche à la mondialisation, et du fond du débat des scientifiques au profit économique, M. le recteur fit passer en revue les grands enjeux qui risquent de réduire à néant l'humanité. Enfin, il incita les conférenciers à contribuer à une prise de conscience citoyenne. Et à M. Ouadah Hocine, le wali de Mostaganem d'enchaîner : « Aborder le sujet de l'environnement, c'est aborder un sujet complexe qui interpelle la société dans sa double composante institutionnelle et associative. L'évolution qu'on pilote ou qu'on subit a ses exigences et son tribut. L'université en tant que pôle d'attraction et d'excellence, structurée dans son approche, pertinente dans ses objectifs et méthodique dans sa démarche se doit de contribuer efficacement au débat dont celui sur l'environnement qui doit viser le bien-être humain tant dans son essence que dans sa finalité. D'ailleurs, le pouvoir public en la personne de M. le Président de la République, lors du conseil des ministres, réuni le 2 mai dernier, a ordonné « le lancement cette année d'une concertation pour définir les objectifs d'un meilleur développement local et les adapter aux attentes de la population. » il s'agit là d'un appel à la bonne gouvernance dont la communauté scientifique ne peut être que partie prenante et c'est pour cela que nous restons très attentifs à vos travaux. » Cinq séances dont deux en seconde journée ont vu se relayer les spécialistes traitant du thème de la rencontre : « Contrôle de qualité et environnement ». La Sureté Nationale avec deux officiers spécialistes de l'environnement n'a pas manqué à l'appel. La première séance sous la présidence des professeurs Addou et Bendeddouche comme modérateurs s'articula sur le « Cadre juridique et méthodologie » avec deux conférences. Le professeur Selselet-Attou Ghalem, a fait vivre un film d'horreur et d'épouvante à l'assistance. Un film que chacun a imaginé à sa façon. Le conférencier a tiré un discret « Extraordinaire ! » à M. le recteur de l'UMAB quand toute l'assistance devint aphone et passa de vie à trépas. Certains ont « crevé » asphyxiés, d'autres intoxiqués et le reste écrasé par un éboulement ou calciné. Le professeur a mis son chronomètre en marche et celui-ci a égrené dans un silence quasi religieux les derniers instants du genre humain. Un genre qui, malheureusement navigue à contre courant des exigences de la nature, entrainant dans son sillage l'abeille et le figuier, la gazelle et le palmier, l'outarde et l'alfatier, et la planète tout entière. Et puis au « merci de votre attention », comme réveillés par le claquement des doigts d'un hypnotiseur, les ouailles applaudirent chaleureusement M. Selselet-Attou. Heureux d'être encore de ce monde. Second intervenant, le directeur de l'environnement de la wilaya de Mostaganem, M. Benkara. « Dispositif juridique régissant l'industrie dans le cadre de la protection de l'environnement », tel était le titre de son intervention. A voir ce qui s'accumule autour de nous comme déchets, c'est d'un arsenal anti-noyade dans la pollution environnementale qu'il s'agit. « Malgré l'arsenal juridique promulgué, a-t-il dit, l'impact de l'industrie sur l'environnement reste inquiétant. » Et de poursuivre : « Dans le cas des sites pollués, la législation n'a pas pris en compte et n'a pas prévu la démarche nécessaire de réhabilitation des sols pour être en adéquation avec le principe "pollueur payeur". L'incitation au déstockage des déchets spéciaux a omis l'absence des sites appropriés pour recevoir ce type de déchets. Aucune délocalisation n'a concerné les unités industrielles à ce jour, en absence des textes réglementant leur transfert, disposition exigée par la loi du littoral du 2002. Sur les 14 antennes du CNL programmées à l'échelle nationale, 4 sont déjà installées (pôles d'Alger, Annaba, Oran). Mais seule l'antenne de Tipasa est réellement fonctionnelle La seconde séance a commencé par une étrangeté : « HACCP ». Titre : HACCP, normalisation et contrôle de qualité ». La conférence était intitulée : « Simulation d'une démarche HACCP dans la filière lait et dérivés » du Professeur Aït Saada du département de biologie de l'UAB. HACCP-Hazard Analysis Control Critical Points ou Analyse des Dangers et Maîtrise des Points Critiques. Objectif du procédé : Déterminer la présence et/ ou l'absence de certains germes à différents étapes des chaînes de fabrication du lait. Un travail ardu. Le HACCP est une nécessité. « La certification qualité des PME, Normes ISO, dans le cadre du programme de mise à niveau » de M. Mekhoukh Ameur, un expert consultant en PME de CACEG Consulting-Mostaganem « Le programme de mise à niveau lancé par les pouvoirs publics vise à améliorer le cadre organisationnel de la PME, à travers ses structures et fonctions, afin d'aboutir à une compétitivité de la PME, au niveau des produits et services qu'elle fournit. Le Dr Bekada Ahmed présenta « Le contrôle microbiologique et la santé ». Un outil indispensable d'évaluation des niveaux de contamination et la nature de la flore, utilisé le cadre du contrôle officiel et dans le cadre de l'autocontrôle dans les industries. Le contrôle de l'innocuité des aliments est basé sur les micro-organismes indicateurs. » « Le but de l'intervention était de montrer la relation entre les critères microbiologiques et les risques pour la santé chez le consommateur. »