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L'ASSOCIATION DES MEDECINS GENERALISTES AU FORUM DE « REFLEXION » : ‘' Manque de structures appropriées pour la prise en charge des cancéreux''
Publié dans Réflexion le 01 - 07 - 2011

Le Forum de Réflexion a reçu cette semaine les membres de l'Association des médecins généralistes de Mostaganem, en l'occurrence Dr Hadjidj et le Dr Hamiti, qui ont ben voulu répondre à certaines préoccupations citoyennes notamment en matière de prise en charge des maldes.
De nos jours, la médecine avance à un pas de géant en ayant recours à la technologie de pointe mise en place pour faciliter sa pratique et garantir des résultats probants. C'est alors que l'on parle de télémédecine et de santé de proximité afin de permettre aux malades le minimum d'efforts possible et un gain de temps en déplacements.L'Association des médecins généralistes a été créée en 2003, parce qu'avant les médecins généralistes de Mostaganem ne disposaient pas de structure pour se rencontrer et échanger leurs expériences professionnelles, afin de permettre à la pratique médicale d'avancer parallèlement au progrès que fait la médecine à travers le monde. L'idée d'une association de praticiens de la médecine générale était ressentie par les membres fondateurs comme étant une nécessité voire une priorité. Il était apparu clairement que c'était la seule possibilité de permettre à la médecine algérienne d'être au diapason de ce qui se fait ailleurs et afin de parvenir à une meilleure prise en charge des patients. Les membres de l'association se sont fixé trois objectifs principaux à savoir : La Promotion de la médecine générale – La formation médicale continue des médecins – La sensibilisation de la population dans un cadre humanitaire.
‘'Après plusieurs contacts et échanges avec l'ensemble des associations de médecine générale des autres wilayas, nous sommes parvenus à nous mettre d'accord pour créer la société nationale de médecine générale''.
L'association est née suite à l'implication des médecins dans la campagne de collecte de sang au profit des victimes du séisme de Boumerdès. Depuis, elle a eu le privilège d'organise, à Mostaganem même, des séminaires internationaux à savoir : congrès Euro-Maghrébins et quatre congrès Franco-Algériens. « Tout cela parce que nous avons constaté qu'en Algérie nous ne disposions encore pas de spécialité en médecine générale, comme c'est le cas en France, par exemple », a tenu à signaler Dr Hadjidj. « A cet effet, nous avions pris attache avec les médecins qui possédaient des spécialités en médecine générale auxquels nous avions fait part de nos projets qui furent bien accueillis d'ailleurs. Et c'est ainsi qu'ils ont répondu favorablement à nos invitations en prenant part aux travaux des différents congrès que nous avions organisés », ajoute t'il. En 2009, les membres de l'association ont pris l'initiative de créer, à l'échelle nationale, la société nationale de médecine générale dont le siège se trouve au niveau de l'université de Mostaganem. « Nous avons commencé par créer la société savante de médecine générale. Après plusieurs contacts et échanges avec l'ensemble des associations de médecine générale des autres wilayas, nous sommes parvenus à nous mettre d'accord pour créer la société nationale de médecine générale. Mostaganem est la pionnière dans ce domaine », souligne Dr Hadjidj. Dans le programme d'action de l'association figure la caravane de santé qui aura à sillonner le territoire de la wilaya pour toucher les zones isolées et sensibles, là où il n'existe ni hôpital, ni centre de santé, ni cabinet médical. Notre première sortie, prévue pour le 1er juillet prochain, touchera la région de Nekmaria pour deux raisons : 1- à l'occasion de la célébration du 49 è anniversaire de l'indépendance de notre pays. 2- surtout et avant tout pour apporter la mémorisation des enfumades qui ont eu lieu au lieu dit ‘'Ouled Frachih'' en 1845. Cette action que mènera la caravane de la santé à partir du début du mois de juillet est considérée comme étant un très bon support d'information au profit de la société civile, en plus, parallèlement des autres activités médicales dont elle est chargée. « En tant que médecins algériens, nous considérons qu'outre notre travail sur le plan professionnel, il est de notre devoir de participer à ce genre d'événement pour apporter notre soutien à l'action menée par les autres instances dans le domaine de la sensibilisation et l'éveil des consciences», précise Dr Hadjij. Après Nekmaria nous envisageons la poursuite de notre intervention au niveau d'autres sites. Avec les moyens dont nous disposons (c'est-à-dire nos propres moyens) nous tenterons de toucher aussi les zones les plus retirées.
‘'Les membres de l'association sont convaincus des bienfaits de la formation continue du fait que les échanges ne se limitent pas uniquement entre les médecins membres de l'association''.
les médecins activant au sein de l'association sont des bénévoles. Les visites sur site s'effectuent chaque vendredi. « Notre but est d'aller à la rencontre des citoyens résidant dans des zones où il n'existe aucune structure de soins ni cabinet médical », dira Dr Hadjij. Et d'ajouter : « Nous sommes des médecins algériens, titulaires de diplômes algériens. Nous voulons apporter à ces populations notre savoir faire algérien». A travers ces actions le but visé est de chercher à créer un équilibre dans la demande de soins au niveau de l'intervention et de l'apport de soins appropriés et de qualité par rapport à ce qui se fait au niveau des cités urbaines où les moyens sont tout de même disponibles. Quant au second volet concernant la formation continue des médecins, l'association a commencé par organiser différents séminaires en vue de mettre en confrontation les différentes expériences des uns et des autres et surtout pour faire profiter les jeunes médecins. C'est à travers ces échanges qu'il serait possible de faire progresser la pratique médicale et ce, dans tous les domaines de la médecine. Les échanges s'étendront vers les autres médecins exerçant dans les autres wilayas du pays afin de confronter leur savoir et leurs pratiques, en prenant en considération que chaque wilaya a ses particularités dans le domaine des pathologies. Une autre exclusivité concerne le partenariat avec les associations médicales des autres wilayas dan s un cadre purement médical comme ce fut le cas avec l'association des diabétiques d'Aïn-Tédelès. Il est prévu à cet effet une conférence au niveau de l'hôpital d'Aïn-Tédelès le 02 juillet.
‘'Une caravane de la santé s'est rendue à Nekmaria dans le cadre de la commémoration du 166è anniversaire des enfumades du Dahra''.
En ce qui concerne l'organisation des séminaires, l'association en est à la 5è journée annuelle. Pour la première fois, le prochain séminaire sera consacré à la médecine de sport qui se déroulera comme à l'accoutumée à Mostaganem. « Nous avons pu joindre le professeur Amine de Sidi Bel-Abbès qui accepte de venir», selon le Dr Hadjij, afin de parachever notre programme de formation continue de l'année en cours. Participeront à ce prochain séminaire les médecins chargés de suivi des équipes de football. Au cours de cette rencontre les médecins du sport auront à confronter leurs expériences individuelles du terrain afin de nous éclairer davantage sur ce secteur qui recèle des informations importantes. Ce séminaire nous renseignera sur les traumatismes liées à la pratique sportive et physique ainsi que sur les lacunes rencontrées par les praticiens sur le terrain au contact des sportifs». Dr Hamiti, trésorier de l'association dira pour sa part : « J'ai été mandaté par notre association pour accompagner la caravane de la santé qui devait se rendre à Nekmaria dans le cadre de la commémoration du 166è anniversaire des enfumades du Dahra où j'ai rencontré le Président de l'APC de cette commune. Mais ce que je trouve désolant c'est que je ne l'ai pas vu à l'université de Mostaganem lors de la journée d'étude organisée à cet effet. C'était mon impression et j'ai tenu à le dire mais sans arrière pensée », souligne l'orateur. Cette première sortie de la caravane médicale sur le site de Nekmaria n'était pas fortuite étant donné qu'elle a coïncidé avec la commémoration de l'anniversaire des enfumades qui est un événement historique. Dr Hamiti estime, pour sa part, que la première sortie de la caravane médicale, qui a coïncidé avec la commémoration des enfumades, est un atout considérable pour l'association du fait que les médecins de la caravane avaient pu s'entretenir avec la population de la localité de Nekmaria sur cet événement qui est à considérer comme étant un élément phare de l'histoire de cette région. « Notre rencontre avec la population de la localité de Nekmaria est à considérer comme étant un symbole du fait que nous nous trouvions sur un site qui jusque là était presque méconnu et auquel on accordait peu d'importance. La localité de Nekmaria a beaucoup souffert du colonialisme qui l'a marquée par ses atrocités et ses exactions. A ce jour, cette commune continue de souffrir d'un certain manque du fait de son éloignement du chef-lieu de la wilaya. Certains douars ne disposent même pas de salles de soins », tient à relever Dr Hamiti. La présence, sur les lieux même des enfumades, de l'ensemble des autorités et des médecins de la caravane médicale, a sans aucun doute eu un impact sur la population peu habituée à ce genre de manifestation. Il est aussi que les jeunes médecins ont pu apprécier, à sa juste valeur, ce geste humanitaire envers cette population démunie et défavorisée du fait de son isolement. Aussi bien pour la population que pour les médecins de la caravane, il s'agit là d'une première expérience et une bonne chose pour l'association elle-même. « A travers ce geste, nous avons voulu prouver que le médecin algérien aime l'Algérie profonde et qu'il était disposé à prendre part à toutes les actions en faveur de la société civile. C'est à travers ces actions que nous avons appris à aimer davantage notre patrie. Cette caravane a aussi pour objectif d'impliquer les jeunes médecins. Nous projetons de rassembler 49 médecins, conclut Dr Hamiti.
‘'L'association des médecins généralistes a été créée pour donner un souffle nouveau à la pratique médicale grâce à la formation continue des praticiens et des échanges entre professionnels nationaux et étrangers''.
Les médecins invités de ce forum sont d'accord pour dire que le rôle qu'aura à jouer leur association est primordial quant à l'avenir de la médecine générale et son évolution en Algérie. L'association des médecins généralistes a été créée pour donner un souffle nouveau à la pratique médicale et cela grâce à la formation continue des praticiens et des échanges permanents entre professionnels nationaux et étrangers. « Les campagnes de sensibilisation ont toujours eu lieu. Mais nous avions senti que nous ne touchions pas le citoyen profond», souligne Dr Hadjij. Dr Traï Mohamed parlera à son tour de ce que fut l'action publique entreprise par les médecins lors des différentes émissions radiophoniques. « Mais le but principal demeure l'information et la formation. Car à travers l'information nous formons le citoyen à gérer au mieux son quotidien notamment en matière de santé publique. L'information entre dans le cadre de la prévention parce qu'à présent à l'échelle universelle l'information est avant tout axée sur la santé préventive et tend à toucher les malades chroniques auxquels il est faut apprendre à gérer leur maladie et comment vivre à l'aise avec elle au même titre que tout autre personne. En 2008 nous avions mis l'accent sur la femme enceinte durant le mois de Ramadhan. En 2009 notre action était dirigée vers les estivants afin d'indiquer aux malades d'entre eux comment se comporter avec leurs maladies, sans perturber leurs vacances. Notre seul but est de nous rapprocher le plus possible des malades.D'ailleurs c'est leur droit absolu», tenait-il à souligner. Chaque malade, lorsqu'il consulte un médecin, doit être informé et formé sur sa maladie. Car ce n'est que de cette manière que nous arriverions à bout des complications éventuelles. Nous arriverons aussi à arrêter la maladie ou à réduire sa progression », ajoute t-il. Au cours de son intervention Dr Traï a longuement insisté sur le rôle et l'attitude du médecin face à son patient. Selon lui, lorsqu'un découvre un cancer chez un patient, ce n'est pas lui qui a trouvé le cancer, mais c'est le cancer qui l'aura trouvé. Peut-être que le Dr Traï voulait sous entendre que du fait que la pathologie existait déjà chez son patient, le médecin n'a rien fait pour la découvrir puisqu'elle était présente avec ses symptômes et les signes annonciateurs. Dr Traï insiste, en outre, sur le dépistage et pense qu'il serait possible d'inclure cet acte dans le programme de formation de l'association. « L'association envisage également de lancer un autre projet à savoir S.O.S. médecin initié par la tutelle. Nous activons pour le mettre en place le plus tôt possible. Ce projet permettra de prendre en charge les consultations durant les week-ends et aura pour objectif de réduire les charges sur les urgences médicales. En principe il n'y a pas de consultations au niveau des urgences. Pour ce faire, un N° de téléphone sera mis à la disposition du public à travers lequel il pourra se renseigner sur la liste des médecins et pharmaciens de garde. Nous procéderons à l'élaboration d'une liste de médecins volontaires ainsi qu'une carte géographique du territoire de la wilaya, vu son étendue. Ceci dans le but de rendre cette action fiable et opérationnelle » ajoute t-il. Les membres de l'association travaillent d'arrache-pied pour la mise en place de ce dispositif dans un temps proche. Dans un autre contexte, l'association axe son action sur la santé de proximité qui consiste à aller vers le malade au lieu que ce soit lui qui vienne vers le médecin. Ce qui permettra au médecin de connaître les difficultés et les besoins de son patient et ce, dans le but d'arriver à une meilleure orientation de celui-ci. Dr Hadjij tient à signaler que jusqu'à ce jour l'association ne dispose pas de local.
‘'Un problème de santé de grande envergure demeure insoluble à l'heure actuelle par manque de structures appropriées concernant la prise en charge des cancéreux''.
Pour l'heure, son bureau est installé dans un garage mis à sa disposition par une consœur où y sont entreposés également le matériel et les médicaments destinés aux nécessiteux. Autant de problèmes en attente de solutions efficaces. Un problème de santé de grande envergure demeure insoluble à l'heure actuelle par manque de structures appropriées concernant la prise en charge des cancéreux. Les moyens font défaut d'une part et les consultations, les radios, les analyses et la chimiothérapie constituent une lourde charge pour les patients qui ne disposent pas de moyens financiers nécessaires. Toutes ces pratiques se font, la plupart du temps, auprès de cabinets et laboratoires privés dont les honoraires sont plus qu'excessifs. Le constat est clair. Il y a des défaillances et des déficits pour lesquels il faut une prise de conscience de la part des responsables en haut lieu. Il se trouve que ni la DASS, ni la DSP, ni l'APC ni aucun autre organisme susceptible de prendre en charge totale cette catégorie de malades. Même les malades chroniques titulaires de cartes Chiffa rencontrent des difficultés au niveau des consultations et de l'approvisionnement en médicaments. Il leur arrive de payer certains produits. En réponse à la première question, Dr Hadjij insiste sur le dépistage du cancer avant qu'il ne progresse. Les fumeurs sont les plus exposés à ce type de maladie. Il insiste aussi sur la nécessité de mettre en place une école du sevrage du tabagisme. Selon lui, il appartiendrait aux différentes associations de s'organiser en vue d'une action commune en faveur des malades chroniques. Quant aux infrastructures, quand elles existent, elles ne sont pas toujours dotées de matériel et d'appareillage appropriés. En second lieu il est constaté un manque en médecin spécialiste tel que l'oncologue. Il en est de même pour les assistantes sociales qui ont disparu du terrain. Les textes prévoient également des bureaux d'écoute des malades mais leur mise en place fait défaut. La question relative au médecin de famille a été mise en exergue. Le constat fait aujourd'hui est qu'il y a absence de culture en ce sens. Le citoyen algérien ne semble pas bien informé sur le rôle du médecin de famille. Pour répondre à toutes ces questions il conviendrait d'enclencher des campagnes de sensibilisation à travers tous les médias disponibles. C'est une culture qui demande à être développée et vulgarisée si l'on veut qu'elle ait, à moyen et long terme, un impact sur la population en quête de savoir.


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