Décidément, rien n'arrête cette folie de vouloir inonder la société tout entière de ce poison qui parvient des frontières, cette vaste étendue du désert, très proche de la frontière avec le Maroc est le point de passage préféré des réseaux de narcotrafiquants. Béchar s'est réveillé encore avant hier avec une nouvelle saisie record de drogue. Les éléments du 10ème Groupement de Gardes Frontières (GGF) ont récupéré près de six tonnes de kif traité. C'est ce qu'a annoncé la Gendarmerie nationale dans un communiqué. « Agissant sur information faisant état du passage de contrebandiers dans la région, les gendarmes relevant du 10e Groupement des garde frontières de Hassi Khebbi ont mis en place un dispositif d'embuscade. Le 10 mai à 1h, les contrebandiers font leur apparition à bord de trois véhicules de type Toyota Station. Ils ont refusé d'obtempérer aux tirs de sommation des gardes-frontières qui ont ouvert le feu sur eux. Les gendarmes ont réussi à immobiliser deux véhicules, alors que leurs chauffeurs ont pu prendre la fuite à bord de la troisième voiture », explique le dit communiqué. Selon la même source, les narcotrafiquants ont, pour éviter d'être interceptés, jeté le reste de la quantité de cannabis qui se trouvait dans le troisième véhicule. Cette opération a permis, indique le même document, la saisie de 5739 kg (5,7 t) de kif traité, deux grands fûts de carburant et un fusil-mitrailleur. La région de Béchar est devenue une plaque tournante du trafic de drogue. Malgré les pressions des GGF, les narcotrafiquants n'hésitent pas à revenir à la charge pour tenter de faire passer leur marchandise. En l'espace de 5 mois, les éléments des 9e et 10e groupements GGF ont saisi plus de 16 t de drogue dans la région. En mars dernier, 3,5 t de cannabis ont été récupérées dans la région de Hassi Khebbi. Un mois après, en avril dernier, 4,06 t ont été saisies à Oued Kaïbet (à 7 km de la frontière algéro-marocaine). Selon eux, les narcotrafiquants de plusieurs nationalités sont impliqués dans ce trafic. Leur itinéraire est bien tracé. Ils (les contrebandiers), indiquent-ils, démarrent de la localité marocaine de Kem Kem (40 km) pour entrer à Béchar et descendre par la suite vers Tindouf. De là, ils accèdent en Mauritanie pour transporter leur drogue vers l'Egypte, via les pays du Sahel et la Libye. « Ces quantités importantes sont acheminées ensuite au Moyen-Orient et en Europe où elles sont commercialisées », indiquent toujours les responsables des GGF. 38 t de résine de cannabis ont été saisies au cours des 4 derniers mois. Selon le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), Abdelmalek Sayah, qui a annoncé ce chiffre, 23 000 personnes sont impliquées dans des affaires de drogue. L'Algérie, souligne-t-il lors de son passage hier à la Radio nationale, n'est pas seulement un pays de transit, mais un territoire où se cultive aussi la drogue.« Les services de lutte contre les stupéfiants ont découvert de la résine de cannabis cultivée sur une superficie de 40 ha dans c ertaines wilayas du pays »