La région de Oued Kaïbet, à l'extrême ouest de la wilaya de Béchar, a été le théâtre, vendredi dernier, d'un violent accrochage entre les éléments du 9e groupement des GGF et un groupe de narcotrafiquants. Bilan : récupération de 4,06 t de cannabis, de trois véhicules Toyota Station, une kalachnikov et un téléphone cellulaire (Thuria). Les trafiquants, quant à eux, ont réussi à s'enfuir à bord d'un quatrième véhicule. Les faits ont eu lieu vers 3h. Les narcotrafiquants sont tombés dans un guet-apens que les GGF leur ont tendu à 7 km de la frontière algéro-marocaine. Un capitaine du 9e groupement, qui a assisté à l'opération, nous raconte les faits. Une scène qui n'a duré, selon lui, qu'un laps de temps. « Nous savions que les trafiquants ont l'habitude d'emprunter ce chemin. Nous avons décidé alors de leur tendre une embuscade. Il était environ 3h, quand nous avons entendu un bruit de véhicules. Le bruit s'approchait rapidement de nous, et c'est là que nous avons décidé d'ouvrir le feu. Plusieurs rafales ont été tirées », dit-il. Paniqués, les chauffeurs de trois engins, ajoute-t-il, foncent droit dans le lit d'un oued et leurs véhicules se sont immobilisés. « Pour échapper, les contrebandiers n'ont pas hésité à riposter en utilisant des FM et des kalachnikovs. Ils ont battu en retraite jusqu'à ce qu'ils aient rejoint le quatrième véhicule qui les attendait à plusieurs dizaines de mètres du lieu de l'accrochage. Ils se sont enfuis par la suite », explique-t-il, en précisant que certains d'entre eux ont été blessés. En revenant sur les lieux, dimanche dernier, le capitaine nous montre des traces de sang retrouvées dans plusieurs endroits tout au long du lit de Oued Kaïbet. Ce genre d'opérations et d'accrochages est devenu fréquent. Depuis 2006, les narcotrafiquants commencent à utiliser les armes pour se défendre et protéger leur marchandise. En mars dernier, deux gardes-frontières ont été tués dans un accrochage similaire. « La mort de nos deux collègues a eu un impact sur nous. Tous les éléments sont aujourd'hui déterminés à les venger et à lutter inlassablement contre les trafiquants de drogue », expliquent les responsables des GGF. En dépit de la difficulté du terrain et de la longueur des frontières, les GGF multiplient les opérations et leurs efforts ont été récompensés. En mars dernier, 3,500 t de drogue ont été également récupérées par les éléments du 10e groupement des GGF. C'est la deuxième grosse prise de l'année. Depuis le début de l'année en cours, les gardes-frontières ont pu récupérer plus de 10 t de cannabis dans la région.