Sans refonte du système économique international, les replâtrages de court terme tant aux Etats Unis d'Amérique qu'en Europe pourraient accentuer la crise mondiale Bien que loin d'avoir résolu les problèmes de fond, comme je l'avais annoncé à la presse algérienne et internationale le 28 juillet 2011 dans une longue contribution , démocrates et républicains américains ont convenu le 01 aout 2011 d'un accord minima pour relever le plafond de la dette fédérale américaine comme cela a été le cas pour l'Europe récemment et ce pour un montant d'au moins 2.100 milliards de dollars, le tout accompagné de réductions budgétaires équivalentes. Dans ce cadre pour l'Algérie , il est étonnant que la majorité des observateurs algériens s'appesantissent sur les réserves algériennes placées en bons de trésor américains d'environ 50 milliards de dollars et oublie que 75 milliards de dollars sont placées dans des banques centrales européennes ou dans des banques dites cotées AAA (1) 1.-Un accord minima entre républicains et démocrates le 01 aout 2011 Les réductions budgétaires se feront en deux étapes dont la première tranche couvrirait environ 1.000 milliards de dollars sur 10 ans. L'accord mettrait ensuite sur pieds une commission spéciale bipartite du Congrès (républicains et démocrates) avant fin novembre 2011-- de faire des recommandations pour tailler dans les dépenses publiques fédérales à hauteur de 1.500 milliards de dollars également sur 10 ans. Cette deuxième étape contiendrait des réductions dans nombre de secteurs de l'Etat fédéral, y compris dans certains programmes sociaux. Dans cet Accord, le président Barack Obama s'est engagé à ne pas accroitre les impôts, l'accord prévoyant une baisse de 350 milliards de dollars sur 10 ans, ce qui posera le problème de financement des plans sociaux. Cette mesure transitoire permettra au Trésor américain de tenir jusqu'en 2013, soit après les élections de novembre 2012. Bien qu'à court terme l'accord protège la Social Security (assurance sociale pour la retraite et les handicapés), les bénéficiaires du Medicare (assurance santé pour les personnes âgées), et les dispositifs sociaux pour les personnes ayant des revenus modestes. Aussi, s'il ne fallait pas avoir une vision de sinistrose car un non accord aurait conduit au risque de l'implosion de toute l'économie mondiale ce qui ne n'empêche pas de tirer les leçons urgentes pour l'avenir d'une refonte du système monétaire international issu des Accords de Breeton Woods de 1945 totalement inadapté aux nouvelles réalités mondiales. Aussi je pense que ce sont des accords de replâtrages à l'instar de l'A-ccord européen vis à vis de la crise grecque ne s'étant pas attaqué à l'essence de la crise qui risque de se repérer dans les mois ou années proches. Certes, à court terme l'économie américaine reste et restera entre 2011/2015/2020 la première puissance économique mondiale, le dollar représentant 60% des transactions mondiales contre 27% pour l'euro et nous sommes à l'ère de la mondialisation. Sur les 7 000 milliards de dollars de placements américains dans le monde reçoivent plus de dividendes de leurs investissements à l'étranger que le pays ne paie d'intérêts sur leurs dettes, les avoirs américains à l'extérieur étant essentiellement composés d'actions alors que les créances étrangères correspondent à des titres obligatoires sur le Trésor américain. La différence de rendement entre des actions et des obligations explique que les Etats-Unis restent, en dépit de leurs déficits, des investisseurs bénéficiaires. Par ailleurs, à la différence de bon nombre de pays, les USA peuvent monétiser leur dette faire tourner la planche à billets du fait du dollar comme monnaie internationale représentant 60% des transactions mondiales en 2010 contre 27% pour l'euro , expliquant les réticences à réformer le système monétaire international caractérisé par la non synchronisation entre la sphère financière dominante et la sphère réelle, la dynamique économique et la dynamique sociale (distorsion entre les salaires et les profits spéculatifs). Sa refonte s'impose pour éviter des turbulences cycliques préjudiciables à l'avenir de l'économie mondiale comme en témoigne la bipolarisation croissante entre le Nord et le Sud et les remous sociaux également croissants au niveau de la zone Nord. Faute d'une remise en ordre énergique des finances publiques notamment aux USA e t en Europe il y a fort risque d'aggravation de l'économie mondiale ce qui m'amène à analyser cet endettement. 2.- Une dette publique inquiétante des USA-Europe avec une concentration excessive de la richesse mondiale L'envolée de la dette publique occidentale explique les tensions budgétaires actuelles depuis fin 2010 tant aux USA en Europe mais également en Chine c'est à dire au niveau des trois espaces économiques les plus puissants du monde. En effet, le PIB mondial est évalué selon les statistiques du FMI en 2010 à 61 963 milliards de dollars US et selon la FED américaine la dette publique US dépasse les 14. 294 milliards de dollars soit 97% du PIB pour une population estimée à 310 millions. Pour l'ensemble de la communauté économique européenne des 27, selon Eurostat la dette publique représente 80%, du PIB soit 12.885 milliards de dollars pour une population d'environ 500 millions. USA et Europe 12% de la population mondiale concentrent 27136 de milliards de dollars de dettes publiques soit 45% du PIB mondial. Cela démontre une concentration excessive du PIB près de 50% pour une population ne dépassant pas 900 millions d'habitants alors que la planète approche 7 milliards d'habitants. Car pour la Chine pourtant deuxième puissance économique mondiale depuis 2010, pour une population de 1,33 milliard d'habitants le PIB totalise seulement 5745 milliards de dollars soit 9,5% du PIB mondial qui connait une explosion de sa dette publique et un retour à l'inflation 5,4% au premier semestre 2011 selon les statistiques officielles chinoises. Selon les statistiques récentes de la banque mondiale, inclus les dettes contractées par les provinces, les municipalités et les districts qui ont atteint l'an dernier 27 % du produit intérieur brut , 1160 milliards d'euros résultat des mesures des effets de la crise mondiale d'octobre 2008 où en 2009 et 2010 ce qui fait grimper le total de la dette chinoise à plus de 80% de son PIB. Autant qu'il faille s'attendre à un retour à l'inflation mondiale en cas de la déconnection de la sphère réelle et financière, tant en Europe qu'aux USA. 3.- L'Algérie face à la crise de l'endettement des Etats Je précise qu'avoir des réserves de change est une condition nécessaire, sécuriser l'investissement et surtout éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où existe une corrélation d'environ 70% entre la valeur actuelle du dinar et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures, sinon le dinar flotterait à plus de 300 dinars un euro. Mais ce n'est pas une condition suffisante d'un développement durable et surtout provenant d'une rente, solution de facilité de la dépense monétaire sans impacts pouvant conduire au syndrome hollandais avec une corruption généralisée. Si la Chine a des réserves de change estimée à mars 2011 par les organismes internationaux à 3045 milliards de dollars dont 30% en bons de trésor américains ce qui permet d'éviter une chute brutale tant des bons de trésor que de la valeur du dollar en contrepartie d'exportation chinoise vers les USA , suivi du Japon 1140, de la Russie 525, de l'Arabie Saoudite 466, Taiwan 400, le Brésil 333, l'Inde 310, la Corée du Sud 307, la Suisse, 280, dont d'ailleurs une grande fraction, contrairement à l'Algérie sont placés en fonds souverains et une autre seulement en bons de trésor américain, des grandes puissances économiques comme l'Allemagne première exportatrice mondiale, a 221, la France 173, l'Italie 164, les Etats Unis d'Amérique première puissance économique mondiale trois fois le PIB chinois n'ont que 143 et le Royaume Unis 143 milliards de dollars. Dans ce cadre pour l'Algérie , il est étonnant que la majorité des observateurs algériens s'appesantissent sur les réserves algériennes placées en bons de trésor américains d'environ 50 milliards de dollars et oublie que 75 milliards de dollars sont placées dans des banques centrales européennes ou dans des banques dites cotées AAA alors qu'il y a eu récemment avec la crise grecque dépréciation des obligations de bon nombre de pays européens et que certaines banques dites AAA qui ont été décotées ce qui entraine forcément des rendements faibles, voire négatifs pur ceux garantis par les Etats, ou pertes d'une fraction du principal si les banques ont fait faillite(2). Aussi, face à cette situation de turbulences de l'économie mondiale qui touche tous les pays, le gouvernements algérien faute de prospective, assistant en spectateurs, dont l'essence de la crise est structurelle, quelle est la structuration des réserves de change de l'Algérie évaluées selon la banque d'Algérie à 160 milliards de dollars en juillet 2011 entre les principales monnaies internationales : part en dollars, euros, livres sterling et yen ? Les données de 45% en dollars, 45% en euros, 5% en livres sterling et 5% en yen sont-elles justes (1)? Que rapportent ces placements sachant que pour 2011 le taux directeur de la FED (entre 0 et 0,25% depuis 2010) et celui de la BCE (1,25% depuis avril 2011) ceux du Japon (0,5%) et de la banque d'Angleterre (0,5%). Avec le taux d'inflation même faible, entre 1 et 2% cela donne un rendement zéro, voire négatif. Cela doit être également soit pondéré à la baisse par la dépréciation d'une monnaie (ce qui est le cas pour le dollar plus de 40% depuis le 01 janvier 2000) ou à la hausse en cas d'appréciation (cas de l'euro), les exportations d'hydrocarbures se faisant en dollars et les importations algériennes pour 60% en euros. Comme ces récentes publications internationales que l'Algérie aurait 176,63 milliards de dollars de réserves de change au 28/29 juillet 2011, soit une différence énorme de 16,63 milliards de dollars par rapport aux déclarations officielles qui pose la question sur l'opacité de l'information et donc sur l'urgence d'une réaction de la Banque d'Algérie et d'un large débat national. . C'est que l'utilisation des réserves de change autant que la gestion de la rente des hydrocarbures représentant 98% des recettes en devises et permettant d'importer 75% des besoins des entreprises et des ménages ( économie totalement rentière) , pose un véritable stratégique engageant l'avenir du pays. Faute de capacité d'absorption interne, doit –on continuer à privilégier la sécurité des placements même si le rendement est faible, voire négatif ce qui équivaudrait que l'Algérie finance le développement d'autres pays et pourquoi alors continuer à épuiser les réserves d'hydrocarbures ? ?