A une époque non lointaine, il était garant d'une certaine réussite dans la vie professionnelle et donc sociale, il était ensuite devenu la force des temps aidant, un bon indicateur du niveau professionnel que pouvait éventuellement avoir son détenteur. Mais quelle considération accorder aujourd'hui, sous notre ciel s'entend, au diplôme du CFPA, Centre de Formation Professionnelle et d'Apprentissage? Quel que soit le diplôme, une licence universitaire ou un diplôme professionnel, est aujourd'hui un passeport pour nulle part. L'informel s'est imposé de toutes ses forces. Le travail au noir l'a emporté et fausse toutes les données et statistiques. Ceci relève d'une certaine anarchie administrative, et une incapacité des instances concernées à juguler le phénomène. Des entrepreneurs « intouchables », continuent de faire travailler les ouvriers au noir, sans déclaration aux caisses d'assurance sociale. Le bâtiment qui est un secteur stratégique et qui est capable d'absorber une partie du chômage, s'est presque converti dans l'informel, où le maçon qui n'a jamais mis les pieds dans un centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA), devient entrepreneur, convoite les marchés et construit des immeubles, alors que des diplômés du CFPA sombrent dans la précarité d'un chômage imposé. Des milliards de dinars passent par an sous la barbe des contributions et des services du registre de commerce et de la CNAS. Pour preuve, il suffit d'aller visiter les cités en construction de maisons de particuliers à l'intérieur du tissu urbain, comme dans les communes pour s'en convaincre. Ni maires, ni chefs de daïras, ni l'autorité présente ne se sont penchés sur ce phénomène alors qu'une opération de recensement économique a déjà débuté les derniers mois de l'année écoulée, sans toutefois se pencher sur le créneau des constructions privées. Ces présumés entrepreneurs continuent de se faire délivrer la fameuse attestation de la CASNOS, pendant que les vrais chômeurs pratiquent le parcours du combattant pour tenter après plusieurs va-et-vient, d'avoir ce document. Par ailleurs, les statistiques nous informent régulièrement sur les accidents de travail, souvent mortels, dont les victimes ne sont nullement déclarées à la CNAS. Le comble c'est que l'entrepreneur fort, achète souvent le silence de ces pauvres malheureux ou leurs familles par quelques milliers de dinars. Chez nous, depuis la nuit du collectivisme algérien, et sous le fallacieux prétexte de la démocratisation de l'enseignement, mais sous une réelle démagogie, le nivellement par le bas aura primé sur toute autre considération. On se retrouve aujourd'hui avec une armée de diplômés des universités, des diplômés des centres de formation, livrés à un chômage qui ne devrait pas exister, si toutes les instances et les élus avaient assumé leurs responsabilités.