Les unités et carrières d'agrégats libèrent annuellement plus de 100 millions de tonnes de poussières, agressant tant les riverains de ces unités de production que la végétation et la faune, a indiqué à Sidi Bel Abbès le Pr Benabdelli Khalloufi, chercheur en écologie et management environnemental. L'intervenant, chercheur à l'université de Mascara, a précisé lors d'une conférence animée à l'occasion de la journée mondiale de l'environnement (5 juin), que les particules libérées par cette activité peuvent irriter les voies respiratoires, car, a-t-il expliqué "une des propriétés les plus dangereuses des poussières est de fixer des molécules gazeuses irritantes ou toxiques présentes dans l'atmosphère (acide sulfureux, goudrons, gaz nitreux)". Quelque 328 asthmatiques ont été recensés dans la localité de Sidi Benyoub, qui, distante de 30 km de Sidi Bel-Abbès, compte un nombre important de carrières d'agrégats, selon le Dr Taouriti Abdelmalek, responsable d'une clinique locale invité à donner une conférence sur ce sujet. Dans cette localité, qui compte une population de 11.625 habitants, 6,2 pour cent de la population sont touchés par des maladies respiratoires, a-t-il ajouté, précisant que 20 malades éprouvant des crises asthmatiques consultent quotidiennement les médecins. Pour limiter la menace, le Pr Benabdelli Khalloufi a appelé à l'utilisation des méthodes de mesures permettant de déterminer le taux d'empoussièrement ainsi que la nature exacte des poussières. Il a aussi évoqué, comme solution, l'utilisation du filtre compact conçu pour une action locale (broyeur, crible, jetée de convoyeur), le système pulvérisation-stabilisation qui permet l'élimination de la poussière en projetant de fines gouttes d'eau rendues "mouillantes" par l'ajout d'un agent non ionique et biodégradable, et le procédé électrostatique qui garantit un traitement des poussières supérieur à 90 %. Les besoins estimés en matière de granulats en Algérie, sont de l'ordre de 28 millions de tonnes pour 2009 contre le double en 2008, selon le président du conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier. L'agence nationale de la géologie et contrôle minier (ANGCM) a arrêté un plan d'action annuel, visant à réduire, voire éliminer les impacts miniers sur l'environnement, a souligné son représentant M. Bellazreg. Dans ce cadre, la réhabilitation graduelle ou finale après exploitation des sites miniers est une préoccupation majeure et permanente de l'ANGCM. Cette réhabilitation, a-t-il expliqué, fait appel à plusieurs actions coordonnées et complémentaires. Les études d'impact préconisent, dans leur majorité, une action de végétalisation pendant et à la fin de l'exploitation. Le responsable a fait état que la bonne gestion des carrières peut atténuer et même résoudre ces problèmes. Il faut pour cela aménager le terrain de façon à limiter l'érosion et la compaction du sol, tirer rapidement profit des potentialités biologiques du sol de couverture, pallier aux carences nutritives (par l'amendement, la fertilisation, la fixation biologique de l'azote et la mycorhization), réduire les toxicités métalliques, créer un microclimat favorable à la germination des plantes, et choisir des espèces adaptées. De son coté , le chef d'antenne régional relevant de l'ANGCM , M Kouhich Hacene a révélé que 795 tonnes d'explosifs ont été utilisés à travers les 28 carrières d'agrégats de Sidi Bel-Abbès