C'est au niveau de la maison de la culture Abdelmadjid Chafiî de la ville de Guelma qu'a eu lieu ce dimanche, le 2e regroupement régional des opérateurs miniers, afin de débattre sur la réduction des impacts de la production minière sur l'environnement immédiat des sites de production, à l'invitation de l'agence nationale de la géologie et du contrôle minier, antenne de Guelma, chapeautant également les wilayas de Annaba, Constantine, El Tarf et Souk Ahras. En effet, M'hamed Azreug, administrateur chargé de l'environnement et membre du conseil d'administration de l'Agence nationale de la géologie et du contrôle minier (ANGCM), donnera dans sa communication, trois points essentiels comme axes de travail pour l'amélioration de la protection et de l'environnent au niveau des sites miniers, à savoir dans leurs aspects technique, juridico-réglementaire et financier. En rappelant à l'assistance qu'il faut identifier les impacts de l'activité minière sur l'environnement qu'ils soient sur les eaux de surface, les eaux souterraines, la qualité de l'air ou le bruit. En ce sens, il dira : « L'activité minière est nécessaire et utile, mais fatale à l'environnement ; néanmoins, la protection de l'environnement est obligatoire, on peut l'assurer si on sait y faire. » Pour Mohamed Nemamcha, recteur de l'université de Guelma, « un partenariat entre l'ANGCM et l'université du 8 mai 45 de Guelma est souhaitable ». Il mettra l'accent sur l'existence de plusieurs laboratoires pluridisciplinaires au niveau de l'université ; l'interagissement des labos de physique, chimie, mécanique,... peut apporter beaucoup en matière d'expertise ou d'étude demandée par l'ANGCM. Ainsi, l'ensemble des intervenants a été unanime quant aux nuisances des poussières en suspens dans l'air, sur l'être humain en particulier, et l'environnement en général. La pneumoconiose est une maladie pulmonaire due à l'inhalation prolongée de poussières minérales, telles l'anthracose qui est une maladie professionnelle des mineurs, causée par la présence de poussières de charbon dans les poumons, ou la silicose qui est également une maladie professionnelle provoquée par l'aspiration prolongée de poussières de silice. Des maladies qui engendrent des cancers mortels. L'activité minière affecte également la biodiversité, car selon un rapport du PNUD datant de 1999 concernant l'Algérie, plusieurs espèces animales auraient disparu pour cause de pollution, en l'occurrence le léopard de Barbarie, l'ocellé de l'Atlas (papillon), la salamandre et autres espèces. Côté débat, nous noterons qu'à Azzaba, dans la wilaya de Skikda, dira un auditeur, les gens décèdent suite à des cancers, et la mine de mercure y est pour beaucoup, même après sa désaffection. D'autres problèmes à caractère juridique ont été soulevés, tels la non-délivrance d'autorisations d'extraction de sable de mer, et le droit d'accès pour les exploitants miniers, dans le cas où la carrière surplombe une terre agricole. Afin de parer à cette situation, le ministère de l'Energie et des Mines, à travers les 8 agences nationales ANGCM réparties à travers le territoire national, compte dans un premier temps sur la sensibilisation des exploitants de carrière, d'où le but des conclaves avec les opérateurs miniers depuis ces deux dernières années, exhortant particulièrement la réhabilitation du réseau de dépoussiérage et mise en place du système d'abattage de poussières, ou dans les meilleurs des cas, la mise en place des installations d'abattage de poussières par système de pulvérisation d'eau. En second lieu, les éléments de la police des mines, qui, faudrait-il le rappeler, sont des ingénieurs assermentés de l'ANGCM, auront toute la latitude de faire respecter l'ordre en qualité de puissance publique, conformément à l'article 41 de la loi n° 01-10 du 03/07/2001, portant législation minière des activités d'infrastructure géologique, de la recherche et de l'exploitation minière. En marge de ce regroupement, nous n'avons pas manqué de questionner le responsable de l'ANGCM, antenne de Guelma, concernant l'activité minière dans la wilaya. Il dira à ce sujet que l'activité minière locale compte 55 exploitations, dont 44 pour le calcaire, 5 pour l'argile, et aucune pour le sable ; néanmoins, seuls 25 exploitants sont en activité. Concernant les verbalisations ayant trait à des infractions de pollution, il dira : « Nous ne sommes pas encore à ce stade, nous faisons d'abord dans la sensibilisation. Certes, il y a du pain sur la planche, mais à ce jour, nous n'avons procédé à Guelma qu'à des mises en demeure pour le recouvrement des impôts sur le volume extrait d'agrégats. » Pour ce qui est de la wilaya d'El Tarf (zone humide et protégée), il dira ceci : « Nous avons verbalisé des exploitants contrevenants pour non-respect de l'environnement. » Enfin, il est donné rendez-vous, ce mercredi, aux opérateurs miniers de l'antenne de Tébessa, chapeautant les wilayas de Souk Ahras, Oum El Bouaghi et Khenchela pour débattre du même sujet.