Les attentats cessent alors à Alger puis, progressivement, à Oran, après le baroud d'honneur du 25 juin, lorsque les fumées de l'incendie de dix millions de tonnes de carburant dans le port obscurcissent la ville. Les dirigeants de l'OAS encore en liberté se réfugient en Espagne ou en Italie, où ils retrouvent leurs homologues métropolitains, qui ont subi la même déconfiture. Des réseaux survivant dans l'Hexagone sortiront encore, tout de même, l'attentat contre le général de Gaulle, au Petit-Clamart, le 22 août 1962, dont l'initiateur, Jean-Marie Bastien-Thiry, condamné à mort, est fusillé le 11 mars 1963. Roger Degueldre, lui, a été exécuté le 6 juillet 1962, Edmond Jouhaud a été gracié. Raoul Salan a échappé à la peine de mort. S'ils fuaient le climat de violence créé par l'OAS, les algériens c'était pour aller se réfugier ailleurs que dans les centres urbains car durant toute la période entre le cessez le feu et l'indépendance un climat d'insécurité s'était installé et craignant la vengeance, ils devaient fuir la horde sauvage aveuglée par la haine de l'algérien car les groupes armés de cette organisation criminelle ne faisaient aucune distinction. Leurs actes, étaient calculés et prémédités à Alger, comme à Oran, ils envoyaient des hommes, en petits commandos, exercer des représailles et tuaient au hasard. Que s'est-il passé? Après le cessez-le-feu, les rangs de l'OAS grossissaient dans un dernier sursaut de désespoir et des Européens venaient renforcer les rangs. Exactions et politique de la terre brulée c'est ce qu'ils préconisaient pour l'Algérie. En réalité, les hommes de l'OAS qui avaient pris les armes après le cessez-le-feu comme les autres, étaient mus par leur propre interprétation de l'accession à l'indépendance : cette perspective signifiait pour eux une réappropriation du pays par les algéiens, synonyme d'un départ de tous les Français. Outre des violences sur les Algériens, qui battaient leur plein par la pénétration des quartiers , fou de rage Ils étaient loin des accords d'Evian, rédigés par des hommes d'Etat ou qui se considéraient comme tels - dont la mission était d'encadrer la marche vers l'indépendance, le gouvernement français n'avait plus de contrôle sur ces missionnaires de la mort et qui avaient décidé de ne plus se soumettre aux autorités françaises, alors que le GPRA tenait à ce que la transition se passe sans effusion de sang. Cette attitude reste cependant au centre des polémiques sur les responsabilités françaises dans les violences postérieures au cessez-le-feu, voire à l'indépendance. Le 1er juillet, en effet, à la question « Voulez-vous que l'Algérie devienne un Etat indépendant, coopérant avec la France, dans les conditions définies par la déclaration du 19 mars 1962 ? », 99,72 % des votants ont répondu « oui ». Après la reconnaissance de l'indépendance sera célébré le 5 juillet. Ce 5 juillet en chasse un autre : c'est ce jour-là, en effet, qu'en 1830, le dey d'Alger a signé l'acte de capitulation conduisant à la conquête française. Mais pour symbolique qu'il soit, la date et l'événement ne pouvaient enrayer des mécanismes de violences enracinés dans les profondeurs de la société coloniale, dont le dernier accès se produit dans la liesse même des manifestations de la première fête nationale algérienne. A la fin des années 90, Jean Jacques Susini (né à Alger en juillet 1933) commence une nouvelle carrière politique au sein du FN. Arrêté à la suite de la Semaine des barricades (janvier 1960), il avait fait connaissance de Jean-Marie Le Pen venu lui rendre visite à la prison de la Santé. Les deux hommes s'étaient liés d'amitié. Après l'échec de l'OAS, Susini se cache à l'étranger. La Cour de sûreté de l'Etat prononce deux condamnations à mort à son encontre, d'une part pour son rôle au sein de l'OAS et d'autre part comme instigateur de l'attentat manqué contre de Gaulle, au mémorial du Mont Faron en août 1964. Il revient en France après l'amnistie de 1968. Il est à nouveau arrêté et détenu pour plusieurs affaires ; avant d'être jugé, il bénéficie d'une amnistie de François Mitterrand. En 1997, Jean-Marie Le Pen le nomme secrétaire de la fédération frontiste des Bouches-du-Rhône pour contrer l'ascension de Bruno Mégret. Il se présente sous l'étiquette du Front National aux élections législatives à Marseille en 1997 et obtient 45% des suffrages au deuxième tour. Conseiller régional PACA de 1998 à 2004, il figure en vingt-cinquième position sur la liste Le Pen aux élections européennes de juin 1999. En janvier 2000 Jean-Marie Le Pen le fait entrer au Bureau national du FN. FIN