En sillonnant la ville d'Aïn Tédelès, un chef-lieu de daïra, le citoyen de passage est frappé par le nombre d'étals devant les échoppes et magasins qui mettent en devanture la presse quotidienne arabophone et francophone dont Réflexion. Ravissement puis déception quand on apprend que nos canards sont proposés à 13 et 18 dinars, soit une marge illicite de 3 dinars sur les prix officiels. Pour un universitaire, tenancier d'un magasin où se côtoient gâteaux secs, couches pour bébés, cahiers et porte- clefs… « Le journal est un luxe et non point une nécessité », sous-entendu que les prix pratiqués sont licites. Sauf ceux qui ne sont pas de son avis, à titre d'exemple, ces jeunes et moins jeunes au chômage dont des universitaires qui épluchent chaque matin les offres d'emploi. C e qui pousse le bouchon à fond ne serait autre que le silence des concernés à tous les niveaux, qui en principe, devraient mettre un terme à cette pratique et s'approvisionnent eux-mêmes chez ces coureurs derrière le gain facile. Un jeune homme, dans la rue qui mène vers l'hôpital, versé dans la téléphonie, n'hésite pas lui aussi à se mettre derrière le filon de la presse écrite. Là, c'est le plus cher, nécessité oblige quand on s'imagine le nombre de patients de l'hosto qui aimeraient avoir sous la main de quoi passer le temps et être au courant de ce qui se passe dehors pendant leur séjour forcé de grabataire. La demande étant plus forte que l'offre en matière de presse à Aïn Tédelès, un citoyen, selon nos sources, s'est substitué aux messageries de l'ouest, moyennant 50 dinars l'achalandage des étals à partir de Mostaganem. Et ceux-ci ne demandent pas moins qu'une livraison dans un cadre règlementaire afin de pallier à ce manque accru d'une nécessité absolue. L'histoire ne dit pas ce qui en est des invendus et surement ce commerce hors normes ne se fait pas à perte.