Les réformes proposées par le président Abdelaziz Bouteflika ont franchi ce jeudi 22 décembre leur dernière étape avec l'adoption par le Conseil de la nation du projet de loi organique relatif aux partis politiques. Aussitôt, le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a annoncé que des instructions seront données dès dimanche prochain pour que les dossiers d'agrément des nouveaux partis politiques soient examinés. « Je vais donner des instructions dès dimanche pour que les dossiers des nouveaux partis qui sont entre nos mains commencent à être examinés au plan de la compatibilité [avec la loi] », a déclaré M. Ould Kablia à la presse à l'issue de l'adoption à une écrasante majorité par les sénateurs de la nouvelle loi sur les partis politiques, rapporte l'APS. Le ministre a en outre ajouté, que les services de son ministère procéderont à des enquêtes sur les membres fondateurs de ces partis. Le projet de loi avait été adopté par les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) le 6 décembre. Les nouveaux partis ont peu de chances d'être prêts pour les prochaines élections législatives prévues au printemps 2012.Le Conseil de la Nation a adopté également la nouvelle loi sur l'information contestée par des partis d'opposition, des journalistes et des militants des droits de l'Homme qui y voient une « régression » et une atteinte à la liberté de la presse. Ce texte, qui met fin à un monopole de près de cinquante ans sur l'audiovisuel, avait été adopté le 14 décembre par les députés. Les membres du Conseil de la Nation ont également adopté à l'unanimité le projet de loi organique relatif aux associations, approuvé le 13 décembre par l'Assemblée nationale. Selon le ministre de l'Intérieur, ce texte, également contesté par l'opposition, vise essentiellement à « relancer l'action associative » en Algérie où « 1 000 associations seulement sont présentes sur le terrain » sur les 90 000 que compte actuellement le pays. Les adversaires de ce texte estiment que la nouvelle loi renforcera l'hégémonie de l'Etat sur la société civile, notamment sur les ONG étrangères et les associations islamistes. La nouvelle loi soumet les associations à caractère religieux à un « régime spécial » et interdit aux associations algériennes de conclure des partenariats avec des ONG étrangères.