Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas a déclaré lundi que la demande de “criminaliser le colonialisme“ était “une revendication du peuple algérien et le restera tant que la France officielle nassumera pas sa responsabilité“. Cette revendication populaire est plus que légitime et un devoir envers la mémoire des chouhada“ (martyrs de la guerre d'indépendance contre la France (1954-1962))“, a dit le ministre, cité par l'agence de presse APS. “Cet appel à la criminalisation de la colonisation en Algérie nest ni une fin en soi, ni un moyen datteindre un quelconque objectif politique, mais une demande légitime“, a souligné M. Abbés. “L'essentiel de la question réside, aujourdhui, dans la manière la plus efficace pour faire aboutir cette revendication“, a-t-il ajouté. M. Abbès a également estimé que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé vendredi la France d'avoir commis un génocide en Algérie en réaction au vote en France d'un texte de loi réprimant la négation du génocide arménien, ne faisait “défendre les intérêts de son pays, comme le font les députés français“. M. Abbès a dit regretter labsence de ce genre de mobilisation en Algérie autour de cette question, selon la même source. Un projet de loi criminalisant le colonialisme français a été présenté au parlement en février 2010 mais reste pour l'heure dans un tiroir en raison de “considérations diplomatiques et juridiques“, selon les termes utilisés en octobre de la même année par le président de l'Assemblée nationale algérienne Abdelaziz Ziari. La demande de criminaliser le colonialisme et d'obtenir “des excuses“ de la France pour son comportement durant ses 132 ans d'occupation de l'Algérie est récurrente de la part de nombreux responsables algériens.