Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia , estime que les "moudjahidine n'ont pas commis de crimes", contrairement aux accusations du président. Les moudjahidine algériens, anciens combattants de la guerre de libération, n'ont pas commis de crimes, comme le suggère le président français, Nicolas Sarkozy, en estimant que "des crimes" avaient été commis "des deux côtés", a déclaré samedi le ministre algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. "Les moudjahidine algériens n'ont pas commis de crimes dans le sens présenté par le président français (Nicolas Sarkozy) et la plus grande violence durant la guerre (1954-1962) a été perpétrée par le colonisateur", a souligné M. Ould Kablia, en marge du congrès des moudjahidine.Il a ajouté que les moudjahidine n'avaient agi qu'en réaction aux attaques dont ils étaient l'objet et qu'ils avaient la légitimité pour cela. Le 8 mars, Nicolas Sarkozy avait déclaré dans un entretien accordé au journal Nice matin : "Des atrocités ont été commises de part et d'autre. Ces abus, ces atrocités ont été et doivent être condamnées, mais la France ne peut pas se repentir d'avoir conduit cette guerre." Les travaux du 11e congrès de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), dont le président d'honneur est le chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, se sont ouverts samedi à Alger avec la participation de plusieurs ministres. Daho Ould Kablia y était en tant que président de l'association des anciens des services secrets. Le ministre algérien de l'Intérieur a souligné que "les Français affirment qu'ils sont venus (en Algérie) pour répandre la civilisation parmi le peuple, mais durant la guerre ils ont répandu la violence". Mardi, le chef de l'ONM, Saïd Abadou, a demandé que le futur Parlement algérien "adopte" la loi criminalisant le colonialisme français. Le nouveau parlement algérien sera élu le 10 mai. L'adoption d'une telle loi - déjà déposée le 13 janvier 2010 devant le Parlement, mais restée dans un tiroir - "est un devoir national" et "une réponse à la loi glorifiant le colonialisme adoptée par le parlement français en 2005", avait-il estimé. L'Algérie fête cette année les 50 ans de son indépendance de la France, puissance coloniale durant 132 ans.