La pomme de terre, ce produit de première nécessité et de large consommation, indispensable dans les mets algériens connait ces derniers temps des prix exorbitants au dessus des moyens des ménages. Il devient subitement un produit de luxe réservé au plus nantis. Pour déterminer les causes et les raisons de cette envolée, chacun interprète à sa manière selon sa position. Pour les vendeurs questionnés au niveau des marchés, cette flambée est due aux dernières intempéries qu'a connues le pays pendant près d'un mois. Pour les consommateurs, la spéculation exercée par les commerçants sans aucun contrôle de la part des autorités publiques, est la seule explication de cette hausse des prix. Pourtant, le ministère du Commerce avait rassuré les citoyens sur la prise en charge de cette flambée des prix dans les plus brefs délais. Pour en savoir davantage sur la situation ; « Réflexion » s'est adressé au directeur de l'agriculture de Mostaganem, M.Mouissi Abdelkader dont les propos ont été rassurant qu'en à la stabilisation progressive dans un futur très proche des prix de la pomme de terre. Et pour cause ; Mostaganem, une wilaya précoce en récolte de la pomme de terre M.Mouissi, installé à Mostaganem depuis six mois seulement, nous apprend que son secteur a procédé à la récolte de la pomme de terre à partir du 22 mars écoulé sachant que 8 000 hectares ont été plantés du début du mois de novembre à la mi janvier. Cependant le gel qui a prévalu a engendré des dégâts d'environ 5 %. « Mais sur le terrain on constate une bonne reprise », rassure le directeur de l'agriculture en faisant remarquer que Mostaganem est une wilaya précoce par rapport à la récolte de la pomme de terre en comparaison avec d'autres wilayas du haut plateau, comme Tiaret ou Médéa où on vient tout juste d'entamer la plantation de la pomme de terre. Il faut par ailleurs savoir qu'au niveau national, entre février et mars c'est une période creuse durant laquelle on enregistre aucune récolte. Mostaganem s'inscrit parmi les premières wilayas à récolter ce produit. Cela s'étalera jusqu'à la fin du mois de mai sans interruption, nous dira notre interlocuteur qui précise que le pic de production sera atteint vers le 20 avril. L'abondance de la production stoppera l'élan des spéculateurs Selon le directeur de l'agriculture, 250 quintaux à l'hectare ont été accumulés au niveau de Hassi Mamèche ainsi qu'à la périphérie de Mostaganem (chef-lieu). Et du 22 mars à ce jour on a cumulé 130 hectares, l'opération se poursuit jusqu'à la fin du mois de mai, affirme notre interlocuteur qui précise que « les prévisions vont dépasser les 2 millions de quintaux d'une pomme de terre blanche de bonne qualité ». Ainsi, les distributeurs qui font dans la spéculation et qui appliquent les prix qu'ils veulent en fonction de la conjoncture en faisant fi du pouvoir d'achat très faible d'une grande marge de consommateurs verront leurs intérêts menacés et seront obligés de s'aligner sur les prix. Vu l'abondance annoncée de la pomme de terre, les prix vont diminuer graduellement jusqu'à la fin avril selon, M. Mouissi Abdelkader. Si la récolte qui va en amélioration va être salutaire pour le consommateur, il y a lieu de tirer profit de la situation difficile vécue par le consommateur sur lequel a sévi le diktat de ceux qui contrôlent les canaux de distribution partant des semences, engrais et produits, jusqu'à la commercialisation pour penser à réguler toutes les activités du secteur de l'agriculture afin de couper court avec les canaux de spéculation à tous les niveaux d'intervention. Les petits fellahs devraient avoir les moyens de s'opposer aux riches commerçants qui viennent parfois de wilayas lointaines en quête de pomme de terre à petits prix pour la revendre au prix fort ailleurs.