Tamliht (6 km du chef-lieu communal de Yakouren), un ensemble de quelques hameaux éparpillés ici et là en contrebas du majestueux mont de Tagma, fait sa mue grâce aux efforts déployés par ses habitants. Mais faut-il que les autorités leur viennent en aide. Ce n'est pas vraiment le cas, semble-t-il. « L'Etat ne nous a concédé que de maigres subsides avec lesqueles nous ne parviendrons pas à achever un seul projet. Pour réfectionner le réseau d'alimentation en eau potable, qui date de 1982 et qui a subi de graves dégradations, nous avons été obligés de faire appel à nos relations, notamment les responsables des communes mitoyennes », nous déclare Saïd Chekhar, la cinquantaine bien entamée, sage et vénéré du village de Tamliht. Notre interlocuteur dira, qu'outre les 4 km du réseau AEP réalisés par le village, trois autres réseaux d'assainissement, d'une quantité linéaire de 7 km chacun, sont également en cours d'achèvement. Lesquels projets, nous affirme-t-il, sont à 90% d'avancement. C'est grâce à la solidarité de ses habitants, qui se prennent en charge, que Tamliht tend, malgré tout à changer d'aspect. « En dépit de la mobilisation de tous les habitants du village, il nous a fallu plus de 50 jours de volontariat pour parachever ces trois réseaux et, du coup, mettre un terme aux fosses septiques constituant un danger réel à notre santé », souligne-t-il au passage. A la question de savoir si les autorités locales ont contribué à la réalisation de ces projets, le représentant du village répond : « Nous les avons vainement saisies à maintes reprises. La tuyauterie exploitée dans le réseau AEP nous a été affectée par les services de l'hydraulique d'Azeffoun et de Azazga. Quant aux autres fournitures, nous les avons acquises en faisant appel à des quêtes collectées dans les autres hameaux par les villageois. » Intervenant dans le même sillage, M. Belkadi, membre du comité dudit village, dira que c'est l'union de tout le monde qui a permis la construction de plusieurs édifices d'utilité publique. C'est le cas, entre autres, de la mosquée du village dont les travaux tirent à la fin. La communauté villageoise, digne et soudée dans ces dures conditions de vie, s'insurge, quand le besoin se fait sentir, contre les autorités locales. En effet, bien que de nouveaux projets, qui profiteraient à coup sûr à toute la communauté villageoise, aient été entrepris, il n'en demeure pas moins que Tamliht n'est reliée à la route nationale que par une simple piste. « La réfection de ces rues au village et la réalisation d'un tronçon de route pour nous relier au monde extérieur sont toujours à la tête de nos revendications. Mais les autorités en charge de désenclaver les villages opposent une fin de non-recevoir », dit Hacène T., villageois, ajoutant que le village accuse un retard flagrant en matière de développement alors qu'il n'est qu'à quelques encablures du chef-lieu communal.