La diva de la chanson algérienne et arabe Warda El Djazaïria, décédée jeudi au Caire à l'âge de 72 ans suite à une attaque cardiaque sera inhumée aujourd'hui au cimetière El-Alia à Alger. Warda El Djazaïria, de son vrai nom Warda Ftouki, est née en 1939 en France d'une mère libanaise et d'un père algérien, Mohammed Ftouki, originaire de Souk Ahras à l'est de l'Algérie. Elle commence à chanter dès son jeune âge durant les années cinquante dans un établissement artistique appartenant à son père, avant d'entamer une riche carrière artistique en Orient. En 1972, l'icône de la chanson arabe participe, à l'invitation du président Houari Boumediene, aux célébrations du 10ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie en interprétant "Min Baîde", à l'honneur des martyrs de la Révolution de Novembre. Après une longue absence, les retrouvailles avec son pays d'origine étaient particulièrement émouvantes. Célèbre pour ses chansons d'amour écrites et composées par de grands noms de la chanson orientale, comme Mohamed El Moudji, Ryad Essambati, Mohamed Abdelwahab et Baligh Hamdi, un temps son époux, Warda est aussi connue pour des chefs d'oeuvres dédiés au combat du peuple algérien contre l'occupation française dont "Aïd El Karama" (à l'occasion du 20ème de l'indépendance de l'Algérie), "Soummam", "Biladi Ouhibouki" interprétée lors de diverses fêtes nationales. Artiste complète, l'interprète de la célèbre "Fi youm wi lila" a eu quelques expériences dans le cinéma, notamment dans les films "La voix de l'amour" et "Mon destin et moi" dans lesquels elle avait repris certains de ses titres phares. Durant les années quatre-vingt-dix elle se lance dans la chansonnette en s'imposant parmi la jeune génération de chanteurs grâce aux titres "Haramt Ahibek", "Betwenes Bik", "El Ghira", "El Ghorba" et "Ya khsara", entre autres. L'interprète de "Lawla El Malama" ou encore "El Fourak", a vendu plus de 20 millions d'albums à travers le monde. Son répertoire compte de plus de 300 chansons.