Les prix de la viande de poulet et des produits avicoles continuent d'accuser des hausses record. Durant la semaine dernière, le prix de la viande de volaille a franchi les 450 DA le kilogramme, selon le porte parole de l'union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Ce dernier a affirmé que la faible production est la source de cette augmentation que connaissent les prix de la viande blanche depuis plusieurs mois. « Il y a un décalage entre l'offre qui est à 250 000 tonnes, et la demande nationale qui est estimée à 350.000 tonnes », a précisé hier un éleveur, en ajoutant que la politique du ministère de l'Agriculture n'encourage pas la production, « dès qu'il y a une pénurie, on recourt à l'importation, ce qui dégrade davantage la situation de ce secteur, car cela pousse les éleveurs à diminuer leur production », a souligné notre même interlocuteur. Ce dernier a mis en exergue aussi le manque de moyens de l'élevage de volaille, «ce secteur n'est pas développé, car la majorité des éleveurs travaillent avec une méthode traditionnelle », a-t-il noté, avant d'ajouter : « même la main d'œuvre n'est pas qualifiée». L'UGCAA impute aussi cette flambée à la hausse des prix de l'aliment du bétail, notamment les principaux aliments entrant dans l'élevage du poulet de chair, à savoir le soja et le maïs. La spéculation figure également parmi les causes principales de cette hausse des prix, selon le même responsable. En effet, le manque d'organisation du marché et l'absence de l'Etat de ce secteur ont conduit à l'anarchie totale et ouvert les portes aux spéculateurs, qui ne ratent aucune occasion pour s'enrichir sur le dos des citoyens. Pour ce qui est des solutions proposées par l'UGCAA, figure en premier lieu, l'encouragement de la production nationale, avec l'aide des banques : «qui sont impliquées dans l'importation plus que la production», s'est indigné le porte parole de l'UGCAA. Celui-ci appelle également les autorités à désigner des zones pour l'élevage de volaille, «la plupart des terres agricoles ont été détournées, pour des projets d'urbanisme. En effet, la majorité des éleveurs ont abandonné le métier, en raison du manque du foncier et des moyens», a-t-il indiqué. Le peu d'engouement des éleveurs, à l'origine de la baisse de l'offre. Considéré autrefois comme un produit de remplacement devant la cherté de la viande rouge, le poulet a donc également pris des airs de grandeur depuis de nombreux mois. Il n'a plus connu de prix raisonnable. Pourtant, les importateurs d'aliments de volaille ont été exonérés des droits de douane mais le prix du poulet ne connaît toujours pas de baisse palpable. C'est en effet loin d'être le cas à 450 DA le kilo. L'autre mesure annoncée par le ministre de l'Agriculture, celle de supprimer les frais de la TVA aux éleveurs, ne semble pas non plus faire son effet. Ces deux mesures ont pourtant été décidées afin de venir à bout de l'augmentation vertigineuse du prix de la volaille. Alors qu'il y a quelques années seulement, le kilo de poulet était cédé à 180 DA, de nos jours, il devient inaccessible aux bourses moyennes.