Pris par la vitesse des dépenses de par le ramadhan, l'aïd el-fitr et la rentrée scolaire, le pauvre algérien, la poche trouée encore plus par les factures salées de la Sonelgaz et l'Ade, doit faire plus de sacrifices pour le rite de l'Aïd el-Adha, si ce n'est de mendier ou gager les bijoux de son épouse pour dessiner le sourire sur les lèvres de ses enfants...! En effet, la fête de l'Aïd el-Kébir reste un instant privilégié pour les familles algériennes. Soucieuses de perpétuer le sacrifice du mouton, nombre de ménages n'hésitent pas à recourir aux multitudes acrobaties parfois non scrupuleuses notamment le recours au crédit. Comme tous les ans, la grande fête de l'Aïd el-Kébir reste un instant privilégié pour les familles algériennes. Pour grand nombre de ménages, cette période de l'année est l'occasion des retrouvailles familiales. Mais au-delà du sacrifice du mouton, symbolisant la soumission du prophète Ibrahim à Dieu, ce rituel religieux crée son lot de frustration vu la cherté du mouton et l'absence d'opportunité qui font défaut pour de nombreuses familles désireuses de pouvoir commémorer cette incontournable tradition. "Cette fête est prévue uniquement pour ceux qui ont les moyens financiers d'acheter le mouton sans recourir à un quelconque vol, d'une escroquerie, d'un gain au jeu. Le mouton de l'Aid El Adha, qu'il soit gros ou chétif, blanc ou noir, avec ou sans cornes, laineux ou sans laine, engraissé naturellement ou aux aliments de bétail, son prix reste le même voire très exorbitant et pas à la portée des bourses moyennes. Le pauvre citoyen au salaire modeste qui frôle le SMIG ne pourra prétendre à ce sésame de l'Aid el Adha. L'année 2012 a été vraiment une année exceptionnelle en matière d'évolution de l'inflation. Il y'a deux mois c'était le mois sacré du Ramadhan assumé avec tous les déboires des prix qui ont asséché les petites bourses, sans oublier l'Aid el Fitr qui était le coup de grâce avec tout ce qui exige comme dépenses obligatoires car les enfants de notre temps sont devenus trop exigeants et mettent souvent les parents devant le fait accompli. Quelques jours seulement après cette fête religieuse, la rentrée scolaire est arrivée avec son lot de dépenses en vêtements et articles scolaires mettant le pauvre citoyen dans une situation embarrassante le poussant même à briguer une âme charitable pour lui prêter quelques sous afin qu'il ne s'étouffe sous le poids des frais dont il doit s'en acquitter. Après la rentrée scolaire, alors que le pauvre père de famille n'eut même pas le temps de se ressaisir de son cauchemar qu'il constate. L'arrivée à grande enjambée de la seconde fête religieuse en l'occurrence l'Aïd el Adha. Le sacrifice d'un mouton est un rite obligatoire pour tout musulman aisé qui est en mesure de se payer cette bête afin de s'approcher de son créateur, mais le hic est que cet animal n'échappe pas à la règle de l'exorbité de son produit. Car trop cher cette année le mouton, il frôle la moyenne de 50 milles dinars, et pourrait atteindre jusqu'à les 90 milles dinars, comme ça été le cas d'un énergumène qui l'avait payé à ce prix pour battre le record d'Algérie. Alors que dire du pauvre père de famille qui doit nourrir une femme et des enfants à charge sans compter les autres charges mensuelles, notamment la facture de l'électricité qui elle aussi a connu une évolution effrénée en matière de prix. Le mouton cette année est devenu symbole de richesse et ce n'est pas n'importe quel citoyen qui peut se faire payer cette bête à un prix qui quadruple et quintuple le SMIG qui lui évolue timidement en présence d'une politique de rigueur qui touche uniquement les pauvres. A cette situation de désespérance qui s'affiche à ces évènements itératifs, s'ajoute la mansuétude des commerçants et éleveurs qui ne cherchent qu'à s'enrichir et amasser des fortunes colossales au détriment de la misère du pauvre citoyen qui ne sait à quel saint se vouer pour s'extirper de cet engrenage dépensier.