Il ne faut pas sortir d'une grande école de sciences politiques pour décoder les récentes sorties médiatiques du professeur Abdelatif Benachenhou ancien ministre des Finances, conseiller économique et ami du président Abdelaziz Bouteflika qui sous le couvert d'un discours économique transmets un message politique. Je le cite « le président est mal entouré et a été mal conseillé ayant plus de courtisans que de militants ». Le diagnostic mitigé fait par le professeur ne nous apprend pas grand chose, est connu des Algériens pour avoir été fait par plusieurs experts algériens et par la presse algérienne. La question est le pourquoi de ces reprises d'analyse par le professeur. La raison est simple. 1.-La mauvaise gestion de la dépense publique ce n'est pas le président ; 2.-le faible taux de croissance, divorce entre l'importance de la dépense publique et les impacts ce n'est pas le président ; 3.-le chômage élevé ce n'est pas le président ; 4.-le retour à l'inflation ce n'est pas le président ; 5.-La mauvaise couverture sociale à travers les subventions généralisées ce n' est pas le président ; 6.- la mauvaise gestion ( le professeur évite de parler de corruption) qui touchent la majorité des secteurs, ce n'est pas le président ; 7.- La situation actuelle de la gestion de Sonatrach n'est pas nouvelle puisque selon le professeur, « la mauvaise gestion la caractérise depuis 1965 » et donc ce n'est pas le président ; 8.-le non-respect des engagements économiques internationaux de l'Algérie, ce n'est pas le président. Comme il a tenu à préciser en déplorant de ne pas avoir été être suivi dans certaines actions, à cause des courtisans : 1.-Le fonds de régulation des recettes c'est moi ; 2.-le remboursement de la dette par anticipation, c'est moi ; 3.-la politique de rigueur préconisée c'est moi. En fait, une lecture en second degré, les résultats mitigés de la politique socio-économique entre 2000/2012, pour le professeur, est dû aux manque de compétences des chefs de gouvernement , de la majorité des Ministres et de bon nombre de managers notamment du secteur public qui se sont succédés durant cette période. Selon le professeur, rompant avec les fondateurs de l'économie pour qui l'économie st avant tout politique, Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx, Joseph Schumpeter, Keynes et plus près de nous les prix Nobel de sciences économiques, les institutionnalistes, il différencie le politique de l'économique. Ainsi, un quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, peut remédier à cette situation afin corriger toutes ces erreurs. La condition est que cela doit être piloté par des militants, dont il est le militant, autour du président et non plus des courtisans afin que l'Algérie retrouve de la croissance autour d'entreprises compétitives, lui permettant d'être un pays émergent. Selon ses propos actuellement, « l'Algérie n'est pas un pays émergent». Cette prise de position certainement non désintéressée, s'opposant à l'alternance politique, contredit tant celle du président Bouteflika qui avait annoncé officiellement lors de son discours à Sétif,(2012) qu'il fallait transmettre le flambeau aux générations futures que celle de l'ancien premier Ministre Ahmed Ouyahia qui avait affirmé publiquement que l'échec est collectif. Mais le mérite de ces sorties est de poser le débat tant économique que politique sur la place publique, l'Algérie étant confrontée à une crise systémique et certains replâtrages techniques sont peu d'utilité.