Quelle déception ! On est très loin des 205 milliards de dollars de réserves à fin 2012 évoquées par les dernières prévisions du Fonds monétaire international. Les raisons de cette relative contre performance sont multiples. Il s'agit d'abord de recettes d'exportations en baisse sensible non pas à cause de la baisse des prix du baril mais à cause de la réduction des volumes d'hydrocarbures exportés. Comme de leur côté les importations sont encore en hausse et c'est l'excédent commercial qui s'est réduit sensiblement l'année dernière. Si on ajoute des importations de services qui sont en pleine explosion et des exportations de capitaux qui ne cessent de gonfler, principalement à cause des transferts réalisés par les associés de Sonatrach. Plus qu'une déception conjoncturelle, l'optimisme désormais coutumier du gouverneur de la Banque d'Algérie masque surtout des tendances inquiétantes. Depuis 2012, on est peut être déjà entré dans un processus de tassement de nos réserves de change qui pourrait, selon beaucoup d'experts, précéder leur réduction voire leur disparition complète dans un horizon à peine supérieur à une décennie. Dans un travail en tous points remarquables publié à la fin du mois dernier, les experts du groupe NABNI évoque le scénario de réserves de change de notre pays qui « commenceront à baisser à partir de 2016 et risquent de s'épuiser autour de 2024, ce qui à partir de cette date nous obligera à nous endetter pour financer nos déficits commerciaux. » Un scénario qui, en dépit de l'euphorie ambiante et de l'autosatisfaction affichée par la plupart de nos responsables économiques, est actuellement très probable en l'absence d'un hypothétique renouveau de notre potentiel pétrolier. Alors, comment tenter de sauver les réserves de change algériennes de cet épuisement annoncé ?