Selon le bilan établi par la direction du commerce de la wilaya d'Oran qui nous a indiqué de plus en plus de femmes s'investissent dans les différentes activités commerciales, du fait que le secteur du commerce, qui était quasiment réservé il y a seulement quelques années à la gent masculine, s'ouvre petit à petit aux femmes. Le nombre des femmes commerçantes va crescendo d'année en année à Oran. Les chiffres de l'annexe locale du Centre national du registre de commerce (CNRC) sont là pour confirmer cette tendance. Le nombre des femmes commerçantes, qui était de 7.000 durant l'année 2011, est passé à 7.567 en 2012. En l'espace d'une seule année, 567 femmes se sont lancées dans des activités commerciales. La quasi-totalité des femmes, détentrices de registres de commerce, exercent une activité à titre individuel, alors qu'une petite minorité est constituée de gérantes de société. L'entrepreneuriat féminin, avec seulement 4,8% de l'ensemble des PME-PMI enregistrées au niveau national, est cependant plus résistant aux aléas du marché algérien. Le taux de mortalité des entreprises gérées par des femmes est parmi les plus faibles du marché. Les femmes émergent de manière significative dans la sphère économique nationale. Parmi les secteurs investis par l'entrepreneuriat féminin, les services viennent en tête suivis par la production industrielle, l'importation, le commerce de gros et enfin le commerce de détail. Outre la progression du nombre de femmes détentrices du registre de commerce, le secteur du commerce emploie des milliers de femmes essentiellement comme vendeuses dans les magasins d'habillement, les superettes (caissières) et les services. Les employeurs penchent souvent pour le recrutement des femmes, plus à l'aise avec la clientèle, pour certaines activités commerciales ou de services. Dans le secteur des services on recrute de préférence des femmes pour tout ce qui concerne la relation avec le public et ce sont aussi les femmes qui, généralement, font les démarches et les actes d'achat. Autre avantage pour les employeurs est que les femmes restent moins exigeantes en matière de rémunération, contrairement aux hommes. Il y a ainsi des jeunes vendeuses qui perçoivent des salaires dérisoires de 9.000 dinars, soit la moitié du SNMG fixé actuellement à 18.000 dinars. Ces jeunes filles issues de familles démunies travaillent dans des conditions précaires. Elles sont souvent utilisées par leurs employeurs comme des potiches pour attirer la clientèle. Il est à noter que, selon les récents chiffres du CNRC, les femmes commerçantes sont passées en 2006 de 98.117 à 115.741 en 2011, avant d'atteindre 116.474 en 2012, une évolution de 18,7% en six ans (2006-2012). A fin décembre 2012, les femmes commerçantes représentaient 7,3% du total des personnes physiques alors que 4,8% sont des personnes morales (ou sociétés) durant l'année dernière où le nombre global de commerçants inscrits au registre du commerce s'est élevé à 1.596.352. Les chiffres du CNRC n'englobent pas cependant les femmes exerçant des professions libérales, artisanales ou des métiers et activités agricoles encadrés par des dispositifs législatifs et réglementaires particuliers, note le CNRC. S'agissant de la répartition géographique des femmes commerçantes, 11.754 (10,09%) sont concentrées dans la wilaya d'Alger et 7.567 (4,49%) activent dans la wilaya d'Oran.