Ce que l'on constate quotidiennement à l'entrée Sud de la ville de Tighennif, nous amène à se poser la question sur le rassemblement d'un nombre assez important de personnes qui cherchent du travail. L'endroit est appelé « Guichet » ce qui veut dire endroit de rassemblement d'une main d'œuvre qui s'expose très tôt le matin. Les fellahs qui sont dans le besoin de travailleurs se présentent le matin pour prendre le nombre de personnes dont ils ont besoin. Beaucoup de choses se disent à propos de cette main d'œuvre. Les fellahs disent que ces personnes ne sont pas vraiment dans le besoin de travailler, on leur propose la journée à 1.500 DA avec repas, transport et une quantité de légumes à prendre pour leurs enfants, la journée commence à 8 heures pour s'achever à 13 heures au plus tard à 14 heures, mais ces derniers refusent parfois et avant de monter dans les véhicules, ils posent certaines conditions que l'on juge parfois exagérées. Les ouvriers quant à eux disent autres choses. « On nous propose un travail et un salaire, le repas et le transport. Le matin, c'est le propriétaire qui se présente à bord de son camion pour prendre le nombre d'ouvriers dont il a besoin, vers 10 heures ce monsieur disparaitra des lieux laissant l'un de ses fils sur place, quand le travail est terminé, on demande nos gains, le fils vous donne un salaire plus bas pour un travail plus fort que celui sur lequel on est convenu avec le père, en cas de refus, les jeunes vous donnent une raclée et vous partez à pied jusqu'au point le plus proche pour chercher un moyen qui vous amène en ville. En plus on n'est pas assuré, en cas d'accident personne ne vous prend en charge. »Cette situation nous amène à se demander sur cette situation qui ne profite à personne. Pourquoi cette main d'œuvre ne sera-t-elle pas prise en charge par une formation de quelques temps qui s'ajoute à l'expérience de chacune des personnes en question ce qui peut permettre la création d'une main d'œuvre spécialisée qui peut rendre un grand service au secteur de l'agriculture en particulier et même pour celui des travaux publics. Cette main d'œuvre est récupérable si elle fera l'objet d'une sensibilisation par laquelle on peut faire comprendre à ces gens qu'un travail permanent qui peut rapporter 500DA/Jour en permanence mieux qu'un jour de travail à 1.500 DA une journée par semaine et sans protection sociale. Dans le cas où le refus persiste de ces gens, les autorités de la ville doivent prendre les mesures qui s'imposent et faire délocaliser ces personnes vers le souk ou un autre endroit.