Une première en Algérie, près d'une centaine de candidats sont déjà en course pour El-Mouradia. Parmi eux, ceux qui n'ont jamais mis les pieds en Algérie et d'autres qui ne coulent même pas dans le costume du maire d'une commune, et les lièvres de la présidentielle, comme toujours bien sûr, pour chauffer leurs poches avec la cagnotte du budget destiné à chaque candidat à l'image de Moussa Touati où Fawzi Rabaine, qui s'échauffent sur la ligne de départ. Avec l'entrée de Benflis en course, qui jouit déjà d'une trentaine de comités de soutiens à travers le pays, et la décision des partis islamistes de boycotter les présidentielles, et l'annonce imminente de la candidature du Président sortant, la récréation est terminée pour les candidats amateurs à la présidentielle qui ne pourront réunir les 60.000 souscriptions obligatoires pour aller jusqu'au bout. En attendant, que le président Bouteflika rompt son silence pour annoncer son entrée officielle à cette course qui demeure facile pour lui du moment où 42 partis le soutiennent déjà, le jeu s'annonce très difficile pour les autres candidats, qui guettent avec prudence, l'annonce de la candidature de Bouteflika. Certains se laissent vivre avec l'espoir de voir Bouteflika se retirer de la course pour éviter leur défaite. Et pourtant le secrétaire général de l'ex-parti unique, le FLN, Amar Saâdani, a officialisé la candidature du Président Bouteflika qui s'est porté candidat à un quatrième mandat. « Soyons certains que le candidat unique du FLN est bien le président d'honneur du parti, Abdelaziz Bouteflika et personne d'autres », a martelé une dizaine de fois Amar Saadani. Dès lors, que le puissant candidat de la présidentielle , Bouteflika , garde toujours le silence sur sa position , la porte est largement ouverte à une centaine de personnes , aux chefs d'une dizaine de partis, d'ex-hauts responsables, des avocats bien sûr, des commerçants et des militaires à la retraite, notamment le général Mohand Tahar Yala, mais aussi des expatriés ou des anonymes. Tous désirent s'installer sur le trône du palais d'El Mouradia. En revanche, ce qui est le plus grave pour une possible démocratie en Algérie, c'est la réapparition des islamistes, ces ex-FIS qui passent pour être l'unique alternative au pouvoir actuel. Une polémique s'installe autour du droit pour Ali Benhadj (ex-numéro 2 du FIS et condamné pour crime contre la sûreté de l'Etat) de présenter sa candidature. Mais le danger vient surtout d'Abderrazak Mokri , le président du parti MSP ,leader actuel des Frères musulmans , qui a menacé à concrétiser le boycott de son parti à la présidentielle sur le terrain , c.à.d, appeler à une campagne de boycott qui pourra être dangereuse pour l'unité et la stabilité du pays .