A l'image de son clocher qui indique 12h45 depuis plusieurs mois, le temps à Mostaganem s'est figé et rien ne se passe. Aucune information, soit sur les réalisations entreprises à l'époque de l'ancien maire de Mostaganem, ni sur les projets à venir. Motus et bouche cousue. Avec une assemblée générale divisée pour des raisons que seuls les plus avertis savent, le commun des citoyens ne sait plus à qui s'adresser. Toutes les portes, menant vers ces responsables, sont closes. Que se passe-t-il dans l'antre de cette institution ? Un climat d'instabilité y règne et les présidents des associations de quartiers de la ville, partenaires incontournables et indispensables pour la gestion de la cité, sont refoulés de la vie publique et déclarés persona no gratta. Mystère et boule de gomme. Mostaganem, ville d'art et d'histoire, est retenue en otage. Même ses saints sont boudés. Sidi Said el Bouzidi, le patron spirituel de la ville ,dont le mausolée a reçu un toilettage et la réfection de son dôme, à l'initiative de l'association Mesk el Ghanaim Sidi Said El Bouzidi, se retourne dans sa tombe ,dans l'attente que ces messieurs les décideurs ,veuillent bien achever les finitions et la mise en place d'un lustre s'impose à la place de la minuscule lampe suspendue ,à la hâte, sur un plafond qui a pris l'humidité avant même sa réception. Mostaganem qui s'érigeait fièrement sur l'autel du savoir spirituel, ses marabouts célèbres depuis l'avènement de l'islam en terre d'Afrique du Nord, Mostaganem qui rayonnait par ses zaouïas El Allaouia, El Bouzidia, El Aissaouia , El Kadiria et autres sur toutes les régions et à l'étranger, sombre dans une détresse innommable . « Cette situation, imposée par le laisser-aller et l'incompétence de certains élus, qui feraient mieux de revoir leurs copies, rétorquera une vielle dame ; Ils sont venus se faire une carrière et ils repartiront avec une carrière brisée. Telle est la malédiction des awlia essalihine ».