Mostaganem n'est plus ce qu'elle était. Aujourd'hui, elle est devenue une grande agglomération hybride et triste comme un lendemain sans fête. D'aucuns vous disent que la ville de « Mesk-El- Ghanaim », aujourd'hui ville des maux et des mots, respirait jadis à pleins poumons les fraicheurs matinales des rues et des esplanades arrosées d'où émanait une sensation de bien- être et les senteurs suaves. C'était Mostaganem la vierge non profanée encore par le béton. Aujourd'hui un paradoxe de taille bouleverse la ville où l'on constate un grand désarroi grandissant dans toutes les couches de la société. Riches ou pauvres, l'on a l'impression que tous les équilibres socioéconomiques et culturels sont perturbés. Vision psychologique direz-vous, c'est en tout cas l'avis de nombreux Mostaganémois de souche qui se voient aujourd'hui devant leur ville qui ne cesse de s'enfoncer dans le chaos et la folie généralisée. S'agit-il d'une mort programmée d'une ville que le commun des mortels ici à Mostaganem ignore ? A l'allure où vont les choses, l'on a bien peur qu'un jour on viendra nous dire que le permis d'inhumer pour enterrer un de nos proches devant être délivré par une autre wilaya. Alors qu'en reste-t-il pour la pauvre ville de Sidi-Saïd qui voit ses enfants partir l'un après l'autre dans l'anonymat et qui se voit à chaque fois ‘'déshabillée'' pour en habiller d'autres. Un égoïsme aveugle au regard d'une ville qui traverse des orages et qui est soumise à toutes les menaces. Quartiers populaires disent les urbanistes genre populaire pensent les politiques. Nous sommes en 2011et nos citoyens sont toujours hantés par la folle illusion de vaincre le destin maudit. Les Mostaganémois continuent toujours à penser que leurs vies sont confisquées. Quel préambule à une vie faite d'exclus, de suicides, de mendiants et de malades mentaux. A Mostaganem, il est interdit de tomber malade car la vie du patient est calculée sur celle d'un hamster. Vivre vite et mourir jeune en faisant un beau cadavre qui devient un ‘'graal'' et ce n'est pas demain la veille car la crise de sauvagerie dans laquelle est entrée l'antagonisme. Et l'âme cabossée d'une ville déchirée par des luttes de clans et tribales tempêtera longtemps sur les crânes, par la faute de qui, évidemment par la faute de ses enfants. En somme, c'est ainsi que se présente aujourd'hui la ville de Mostaganem et l'état des lieux qui s'y rapporte. En aucun cas, il n'a été question d'amplifier la réalité ou de travestir la vérité d'une ville qui ne cesse de subir encore les contrecoups d'une ruralisation somme toute anarchique et d'une gestion égoïste faisant de l'intérêt personnel une raison d'être pour soi.