A l'instar des autres localités de la wilaya et du pays, l'affichage de la liste des attributaires du logement social n'a pas tardé à soulever la contestation des postulants malheureux, déçus de ne pas y avoir été portés. Une contestation qui s'est manifestée en deux temps, jeudi dernier et dimanche. Deux matinées durant lesquelles la colère était à son comble, et les responsables locaux étaient introuvables et injoignables, laissant les forces de l'ordre à s'occuper, seules, de la gestion de la colère des contestataires. Au siège de la daïra, le cabinet du chef de la daïra était inaccessible, les deux accès y donnant étaient bloqués au 2è étage de la bâtisse, par deux portes grillagées bien cadenassées. Le long des escaliers et devant le siège de la daïra, dans son enceinte comme à l'extérieur sur le trottoir d'en face, des dizaines d'individus, beaucoup de jeunes et une poignée de femmes, tournaient en rond, se regroupaient puis se dispersaient afin de reconstituer de nouveaux groupuscules. Les policiers en uniforme ou en civil, opéraient discrètement pour tempérer les esprits. Dans la masse incongrue, il n'y avait pas que des ‘'exclus légitimes'' de la liste. Ces ‘'omis'' malgré leur situation éligible au bénéfice d'un tel logement étaient à première vue une maigre minorité. Ils étaient submergés de ‘'inéligibles'', à l'instar de certains nantis qui, de surcroit, venant de la campagne sont plus concernés par les aides FONAL que par le logement social devant profiter en premier lieu aux citadins. Dans le lot, il y avait également des attributaires, doutant,vraisemblablement, de leur bonne étoile lors de l'établissement de la liste, et qui venaient juste pour confirmer que la liste n'allait pas être annulée sous la pression de la contestation. Quant au chef de daïra de Bouguirat, il a tout juste veillé à préserver le quota – dix logements sociaux – des victimes du terrorisme, dont la distribution relève de la wilaya, et à reloger les familles dont les logements affectés par le séisme du 22 mai dernier, ont été décrétés inhabitables par les techniciens du CTC (Contrôle technique des constructions). Au sein de la commission, on a beau changé les individus, la devise demeure la même : le chacun pour soi. Selon ses dires, le chef de daïra n'a pas encore débusqué le bon représentant qui observe l'équité entre concitoyens postulants.