Les contrebandiers parviennent à traverser la frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc fermée depuis août 1994 et dont la réouverture n'est désormais plus à l'ordre du jour. Pour lutter contre l'exportation frauduleuse de carburant, les autorités algériennes ont creusé des tranchées et érigé des obstacles le long de la frontière et l'activité est "devenue une véritable aventure" pour les trafiquants appelés en Algérie "hallabas" La gendarmerie nationale a décidé de prendre à bras le corps le trafic juteux de carburant vers le Maroc, qui prend des proportions de plus en plus importantes a révélé, ce lundi, le Commandement du 17ème groupe des gardes frontières de Bab El Assa, le Lieutenant-colonel Abdelwahab Benaffia. Quelque 500.000 litres de carburant algérien destinés à l'exportation frauduleuse vers le Maroc ont été saisis de janvier à juillet 2014 par les gendarmes algériens en guerre contre ce trafic très lucratif a révélé, le même responsable. ‘'Un changement de méthodes des trafiquants dans le souci de "s'adapter" au dispositif de lutte mis en place. Les trafiquants se trouvent contraints d'utiliser des baudets pour acheminer le carburant vers le Maroc afin de réduire les risques des saisies », a-t-il dit. Les contrebandiers parviennent à traverser la frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc fermée depuis août 1994 et dont la réouverture, espérée à l'arrivée en 1999 du président Abdelaziz Bouteflika et du Roi Mohammed VI, n'est désormais plus à l'ordre du jour. Pour lutter contre l'exportation frauduleuse de carburant, les autorités algériennes ont creusé des tranchées et érigé des obstacles le long de la frontière et l'activité est "devenue une véritable aventure" pour les trafiquants appelés en Algérie "hallabas" (ceux qui traient les stations service). Selon le responsable de la gendarmerie, les "hallabas" pour contourner le dispositif de lutte mis en place, utilisent désormais des baudets et des madriers pour traverser les tranchées ou détruisent les obstacles dressés sur leur chemin. Pour resserrer l'étau, les gendarmes algériens mènent des perquisitions dans tous les entrepôts et habitations situés à proximité ou à l'intérieur de la bande frontalière. Des opérations qui ont permis la saisie d'importantes quantités de carburant prêtes à être livrées au pays voisin". Les services de sécurité mènent aussi des patrouilles motorisées ou pédestres, appuyées parfois par des survols d'hélicoptères. Penurie dans les wilayas limitrophes avec les frontieres marocaines De son côté, le ministre marocain de l'Intérieur, Mohamed Hassadle a annoncé le mois dernier la construction d'une "clôture" à la frontière avec l'Algérie, longue de quelque 1.500 km. En cours de réalisation, cette barrière équipée de "capteurs électroniques" vise à "protéger le royaume contre les menaces terroristes", a-t-il indiqué. Mais cette barrière devrait par conséquent porter un rude coup aux activités de contrebande, ainsi qu'aux réseaux d'immigration clandestine. Alors qu'en Algérie, le litre de gasoil est vendu à la pompe 0,13 euro et le litre d'essence autour de 0,20 euro contre 0,87 euros et 1,37 au Maroc. Une différence qui permet aux trafiquants marocains de réaliser de substantiels bénéfices mais provoque des pénuries dans les villes et localités de l'extrême ouest algérien.