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Gaz de schiste : un rapport objectif pour la présidence de la République
Publié dans Réflexion le 06 - 02 - 2015

Concernant le gaz-pétrole de schiste, il s'agit ni d'être pour par un discours arrogant d'autosatisfaction vis-à-vis des populations du Sud où d'éminents experts mondiaux qui connaissent parfaitement la technique de fracturation hydraulique prônent la prudence «non il n'y a rien à craindre, nous maitrisons tout » ou d'être contre une vision nihiliste méprisant également le génie humain en mettant en œuvre de nouvelles technologies permettant l'exploitation de cette énergie horizon 20202030 sans impacts négatifs tout en assurant sa rentabilité économique. Par ailleurs, pour la crédibilité de l'Algérie, il faut impérativement éviter la confusion dans le rôle des institutions, fondement de tout Etat de Droit. L'énergie constitue pour tout pays le cœur de la sécurité nationale. L'on doit éviter le monologue. Il s'agit de convaincre la société scientifiquement par un langage accessible, de l'opportunité ou pas tant sociétale qu'économique de l'exploitation de cette source d'énergie. Il devient urgent de faire jouer un rôle actif aux institutions traçant la politique et le futur modèle de consommation énergétique notamment le conseil national de l'Energie et revoir le fonctionnement de l'Agence Nationale de Contrôle et de Régulation des Activités dans le Domaine des Hydrocarbures, appelée « Autorité de Régulation des Hydrocarbures » (ARH).
1.-D'autres techniques en cours autres que la fracturation hydraulique économisant l'eau et les produits chimiques
Aujourd'hui, pour récupérer le gaz de schiste, la technique utilisée est la fracturation hydraulique, consistant à injecter un fluide consistant d'environ 90% d'eau, 8 à 9,5% de « proppants » (sable ou billes de céramique) et 0,5 à 2% d'additifs chimiques – sous très haute pression. Au niveau tant de la communauté scientifique que des opérateurs l'objectif premier est d'améliorer la fracturation hydraulique, les recherches s'orientant sur la réduction de la consommation d'eau, le traitement des eaux de surface, l'empreinte au sol, ainsi que la gestion des risques sismiques induits. Concernant le problème de l'eau qui constituera l'enjeu géostratégique fondamental du XXIème siècle (l'or bleu), selon les experts, trois types de fluides peuvent être utilisés à la place de l'eau : le gaz de pétrole liquéfié (GPL), essentiellement du propane, les mousses (foams) d'azote (N2) ou de dioxyde de carbone (CO2) et l'azote ou le dioxyde de carbone liquides. L'utilisation des gaz liquides permet de se passer complètement ou en grande partie d'eau et d'additifs. Pour les mousses, par exemple la réduction est de 80 % du volume d'eau nécessaire étant gélifiées à l'aide de dérivés de la gomme de Guar. Ainsi sans être exhaustif, du fait de larges mouvements écologiques à travers le monde, des alternatives à la fracturation hydraulique sont encore à un stade expérimental et demandent à être plus largement testées, l'objectif étant de minimiser l'impact environnemental de la fracturation hydraulique tant pour les volumes traités que pour la qualité des eaux traitées et de diminuer significativement la consommation d'eau et/ou d'augmenter la production de gaz. La fracturation au gel de propane est en cours d'utilisation sur environ 400 puits au Canada et aux Etats-Unis (plus de 1.000 fracturations déjà effectuées). L'eau peut aussi être remplacée par du propane pur (non-inflammable), ce qui permettrait d'éliminer l'utilisation de produits chimiques. Les premiers puits utilisant cette méthode ont été fracturés avec succès en décembre 2012 aux Etats-Unis. Nous avons la fracturation exothermique non-hydraulique (ou fracturation sèche) qui injecte de l'hélium liquide, des oxydes de métaux et des pierres ponce dans le puits, la fracturation à gaz pur peu nocive pour l'environnement surtout utilisée dans des formations de roche qui sont sensibles à l'eau à maximum 1500 m de profondeur ; la fracturation pneumatique qui injecte de l'air comprimé dans la roche-mère pour la désintégrer par ondes de chocs, n'utilisant pas d'eau , remplacée par l'air mais utilisant certains produits chimiques en nombre restreints ; enfin la stimulation par arc électrique (ou la fracturation hydroélectrique) qui libère le gaz en provoquant des microfissures dans la roche par ondes acoustiques, utilisant selon les experts pas ou très peu d' eau, ni proppants ou produits chimiques, mais nécessitant beaucoup d' électricité. Selon certains experts, horizon 2040/2050, l'hydrogène est une piste sérieuse enrichissant le « mix » ou le bouquet énergétique mondial, pour le transport et le stockage des énergies intermittentes et pourrait aussi permettre de produire directement de l'énergie tout en protégeant l'environnement , l'hydrogène en brûlant dans l'air n'émettant aucun polluant et ne produisant que de l'eau. Un rapport rédigé le 22 janvier 2014 par des experts pour le parlement français à partir de tests expérimentaux montre qu'un (1) kg d'hydrogène libère environ trois fois plus d'énergie qu'un (1) kg d'essence, mais que pour produire autant d'énergie qu'un litre d'essence, il faut 4,6 litres d'hydrogène comprimé à 700 bars (700 fois la pression atmosphérique). Cette étude rappelle également qu'il suffit d'un kilo de d'hydrogène (H2), stocké sous pression, (représentant un coût d'environ huit euros) pour effectuer une centaine de kilomètres dans un véhicule équipé d'une pile à combustible. Toujours selon ce rapport, à terme, avec le développement conjoint des véhicules à hydrogène et des piles à combustible destinées aux bâtiments et logements, on peut tout à fait imaginer le développement d'un réseau de production et de distribution transversale et décentralisée d'énergie. Dans ce schéma, organisé à partir de réseaux intelligents « en grille », les immeubles de bureaux et les habitations produiraient ou stockeraient leur chaleur et leur électricité sous forme d'hydrogène et pourraient également alimenter en partie le parc grandissant de véhicules à hydrogène. Mais ce concept fonctionnerait également dans l'autre sens et les voitures à hydrogène, lorsqu'elles ne seraient pas en circulation, deviendraient autant de microcentrales de production d'énergie qui pourraient à leur tour contribuer à l'alimentation électrique des bâtiments et logements. Concernant le cas Algérie, il faut pour éviter des débats stériles clarifier le rôle des instituions chargées de la stratégie énergétique.


2.- Un rapport objectif qui sera soumis à la présidence et au chef du gouvernement
Un simple ministre de l'Energie ou une société commerciale comme Sonatrach ne peut engager l'avenir d'un pays, les hydrocarbures étant la propriété de tout le peuple algérien. Le dialogue permanent est la vertu des grands dirigeants et de la bonne gouvernance. Il faut donc favoriser les espaces de libertés en permettant aux experts, à la société civile, aux partis politiques de donner leurs versions devant avant apprendre à nous respecter, personne n'ayant le monopole de la vérité. Nous devons respecter les avis des cadres du Ministère de l'Energie-Sonatrach , de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie (FNTPGC-UGTA) ; de l'Association Algérienne de l'Industrie du Gaz que préside le PDG par intérim de Sonatrach avec comme vice Président Abdelmajdi ATTAR ancien PDG de Sonatrach qui dirige actuellement une entreprise privée liée au secteur énergie qui militent pour l'exploitation du gaz de schiste à brève échéance , de ceux qui prônent la prudence ou de ceux qui sont purement et simplement contre l'exploitation de cette source d'énergie. Je suis légaliste et respecte les institutions de la république. Je m'en tiendrai à la LOI sur les hydrocarbures votée en février 2013 et au Conseil des Ministres qui a fait suite à la publication de cette loi, ensuite au mini conseil des ministres présidé par le président de la république, dans le prolongement des directives du premier ministre. Ces décisions largement publiées, appelant à un dialogue serein, « l'exploitation du gaz de schiste n'est pas à l'ordre du jour, étant en phase d'exploration pour évaluer les potentialités et que cette énergie doit expressément selon la LOI en vigueur protéger l'environnement, éviter la pollution de l'eau et être rentable économiquement, supposant la maîtrise parfaite du processus technologique qui est en état d'évolution ». Je pense fermement que toute déclaration et action en dehors de ces directives reviendrait à remettre en cause l'autorité de l'Etat dont les institutions doivent jouer pleinement leurs rôles. Concernant l'ARH, elle a été créée en application de l'article 12 de la Loi 05-07 relative aux Hydrocarbures. L'ARH est une agence indépendante placée sous l'autorité actuellement du Ministre de l'Energie et des Mines, étant juge et partie. Conformément à l'article 13 de la loi 05-07 relative aux hydrocarbures les principales missions de l'ARH s'énumèrent sont la régulation du marché national des produits pétroliers dont les prix sont administrés; la règlementation technique appliquée dans le domaine des hydrocarbures ; la règlementation relative à la tarification et au principe de libre accès des tiers aux infrastructures de transport par canalisation et de stockage moyennant un tarif non discriminatoire ; la règlementation en matière d'hygiène sécurité et environnement (HSE) et de gestion des risques majeurs; le cahier des charges de la réalisation des infrastructures de transport par canalisation et de stockage ; l'application des normes standards établis sur la base des meilleures pratiques internationales ; l' examen des demandes d'attribution de concession de transport par canalisation et soumission des recommandations au ministère en charge des hydrocarbures ainsi que du contrôle de leur application ; la gestion de la caisse de péréquation et de compensation des tarifs de transport des hydrocarbures. Or contrairement à ce que j'ai proposé avec de nombreux experts, lors de l'élaboration de la loi sur les hydrocarbures cet organe relève directement du Ministre de l'Energie et n'est en réalité pas autonome, expliquant d'ailleurs son silence actuel concernant le pétrole-gaz de schiste. Une révision de la Loi s'impose pour le placer directement sous l'autorité soit du président de la République ou du chef du gouvernement lui donnant une totale autonomie. Quant au Conseil national de l'énergie, ce dernier, composé des ministres dits de souveraineté (Défense nationale, Affaires étrangères, Energie et Finances), du gouverneur de la Banque d'Algérie et du délégué à la planification, a été créé par décret présidentiel le 19 avril 1995. L'article 6 stipule que «le Conseil se réunit périodiquement sur convocation de son président», le président de la République, dont le secrétariat (article 5), assuré par le ministre de l'Energie, est chargé :d'assurer le suivi et l'évaluation de la politique énergétique nationale à long terme, notamment de la mise en œuvre d'un plan à long terme destiné à garantir l'avenir énergétique du pays, d'un modèle de consommation énergétique en fonction des ressources énergétiques nationales, des engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays ; de la préservation des réserves stratégiques du pays en matière d'énergie, des stratégies à long terme de renouvellement et de développement des réserves nationales en hydrocarbures et leur valorisation, de l'introduction et du développement des énergies renouvelables ; des schémas d'alliances stratégiques avec les partenaires étrangers intervenant dans le secteur de l'énergie et des engagements commerciaux à long terme.
En résumé, il s'agit d'éviter des solutions à des problèmes mal posés afin de ne pas se tromper de cibles stratégiques, Ceux qui président un baril de pétrole à 200 dollars, induisent en erreur l'opinion publique, versent dans l'idéologie, vivent d'illusions, ne méconnaissent les mécanismes fondamentaux qui régissent l'évolution des mutations énergétiques mondiales où existe un prix de substitution rendant rentable d'autres sources d'énergie. Lorsque les hydrocarbures ont remplacé le charbon en partie, ce n'est pas parce qu'il n y avait pas de charbon ( (plus de 200 ans de réserves), mais que le cout des hydrocarbures était plus rentable que le charbon. Sonatrach s'assimilant, pour l'instant, à toute l'économie algérienne exportant pour 97/98 % et important à plus de 70% des besoins des ménages et plus de 80% des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15/20%. La sécurité du pays étant posée, cela implique l'urgence de la volonté politique d'amorcer une production et une exportation hors hydrocarbures loin de la logique rentière, intimement liée à l'extension de la sphère informelle et au monopole, supposant un réaménagement profond de la logique du pouvoir. Dans ce cadre, pour un véritable débat productif engageant l'avenir de la Nation, je soumettrai très prochainement à la présidence de la République et au chef du gouvernement un dossier complet suite à ma démarche auprès d'organismes et d'experts internationaux de renom, de différentes sensibilités, ayant à leurs actifs la direction de grandes sociétés internationales et de nombreuses publications scientifiques qui m'ont transmis leurs appréciations d'une manière objective.
*Pr Abderrahmane MEBTOUL directeur d'études ministère Energie-Sonatracch 1974/2007 auteur de nombreuses contributions internationales sur les mutations énergétiques mondiales


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