Par décision du maire de la ville de Béziers, Robert Ménard, la rue du 19 mars 1962, en référence au cessez-le-feu de la guerre d'Algérie, prend aujourd'hui le nom d'un Commandant putschiste, une façon de provoquer la polémique autour de la date de cessez-le-feu et répéter le disque rayé de la chanson '' Algérie française ‘'. Le premier ministre français de son côté évoque un climat ‘'rance''. Ce samedi, la rue du 19 mars 1962 à Béziers, en référence à la date du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre d'Algérie, va changer de nom. Elle va dorénavant s'appeler rue du «Commandant Hélie Denoix de Saint Marc», référence au Commandant Hélie Denoix, mort en 2013,qui a participé en avril 1961 au putsch des généraux pour protester contre la politique algérienne du Général De Gaulle d'aller vers l'indépendance de l'Algérie , en tentant de renverser la République française. Le Premier ministre socialiste, Manuel Valls a déclaré samedi, en marge d'une visite sur le marché de Saint-Brieuc que «la nostalgie de l'Algérie française n'apporte rien de bon» et que le «Front National n'aime pas la France.» Le Premier ministre réagissait notamment à la décision du maire de Béziers Robert Ménard, élu avec le soutien du FN, de rebaptiser la rue du «19 mars 1962», date des Accords d'Evian, en rue du «Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc», un militaire ayant participé au putsch des généraux. «Le Front national n'est pas un parti républicain, c'est rance, c'est triste, la France elle a besoin d'optimisme et de regarder son histoire avec lucidité mais elle a aussi besoin de regarder l'avenir», a-t-il ajouté. Ainsi, la date fait en effet débat. En retenant le nom d'un officier putschiste, le maire de Béziers, lui même pied-noir, entend en revanche «rendre hommage aux tortionnaires de l'OAS et les militants de l'Algérie française. Les anciens combattants de la FNACA, qui regroupe des appelés du contingent envoyés en Algérie, parle d'une «injure, selon France Info. Sur place, un recours a été déposé devant le tribunal administratif, une pétition circule dans la ville ayant recueilli plus de 3000 signatures. Rappelons qu'en juillet dernier, le maire de Béziers, Robert Ménard avait déjà créé la polémique en s'inclinant devant une stèle de l'OAS, l'organisation de l'armée secrète qui s'est battue pour conserver l'Algérie française et qui est à l'origine des milliers d'assassinats d'algériens entre 1961 et 1962.