Robert Ménard veut débaptiser une rue célébrant la fin de la guerre d'Algérie pour lui donner le nom d'un putschiste. Elu grâce au Front national (FN), l'ancien patron de Reporters sans frontières (RSF) n'arrête pas de donner des gages à ses parrains. Le natif d'Oran continue, à sa façon, sa guerre d'Algérie. «Nostalgérique», Robert Ménard, maire de Béziers, cherche à réécrire l'Histoire, comme les militants de l'OAS qui ressassent encore et encore leur défaite. Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le FN, va rebaptiser la rue du «19 Mars 1962», date des accords d'Evian marquant la fin de la guerre d'Algérie, en rue du «Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc», un militaire ayant participé au putsch des généraux. Le changement de nom de cette rue, proche du quartier de la Devèze, celui où Robert Ménard, né à Oran, s'était installé avec ses parents à son arrivée à Béziers, sera présenté lors du prochain conseil municipal, le 11 décembre. Le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, en 1961, avait fait le choix de l'Algérie française et avait participé au putsch des généraux à la tête du 1er REP (Régiment étranger de parachutistes). L'opération échouera et il se constituera prisonnier. Il sera condamné à dix ans de réclusion et effectuera cinq ans de prison, avant d'être gracié par le général De Gaulle.Il avait été élevé en novembre 2011 au rang de Grand-Croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy. L'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS (Anpromevo) affirme dans un communiqué qu'elle «portera naturellement attention aux suites données à cette proposition, dont la présentation en séance a été confiée à Mme Odette Dorier, 9e adjointe (Front national) au maire de Béziers, chargée de la voirie, des transports, du stationnement et de la signalétique».