Le pays organisateur de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN-2017) sera désigné aujourd'hui mercredi (14h00 algérienne), selon le programme détaillé de la 37ème assemblée générale ordinaire de la Confédération africaine de football (Caf). L'Algérie, qui souffre d'un manque criant d'infrastructures footballistiques aux normes internationales, veut accueillir la Coupe d'Afrique des nations de 2017. Mais, est-elle capable d'accueillir cette compétition continentale ? Eléments de réponse : L'Algérie a officiellement fait acte de candidature pour l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations CAN 2017 de football, en septembre dernier, à une semaine de la date butoir du dépôt des candidatures auprès de la Confédération africaine de football (CAF), après avoir échoué à obtenir l'organisation de la CAN-2019 ou celle de 2021, attribuées respectivement au Cameroun et la Côte d'Ivoire, l'Algérie a opté maintenant pour l'édition de 2017. La CAF avait ouvert les candidatures pour la réattribution de la CAN 2017, après la décision de la Libye de se désister de son organisation pour des raisons de sécurité. Outre l'Algérie, plusieurs pays se sont portés candidats à l'organisation de la CAN 2017 : l'Egypte, le Kenya, le Ghana, l'Ethiopie, la Tanzanie et le Zimbabwe. Une correspondance a été adressée dans ce sens au secrétariat de la CAF, par la FAF, après l'accord du ministère des Sports. Le document est un engagement de l'Etat algérien qui se déclare prêt et disposé à abriter ce grand rendez-vous continental. Cet acte est intervenu quarante-huit heures seulement après le choix de la CAF de confier l'organisation des CAN-2019, 2021 et 2023 respectivement au Cameroun, à la Côte d'Ivoire et à la Guinée. L'Algérie a-t-elle une chance d'obtenir le feu vert de la CAF pour abriter cette compétition pour la seconde fois après celle de 1990 ? Les avis sont partagés. Beaucoup pensent que la partie est déjà jouée et que notre pays sera choisi en janvier 2015 au Maroc, en marge de la réunion du comité exécutif de la CAF. C'est possible dans la mesure où des consultations ont été menées, très rapidement, après le verdict d'Addis-Abeba sur les chances de voir aboutir la candidature algérienne. Une source proche du dossier avait indiqué, samedi dernier, que «l'Algérie ne prendra pas le risque d'essuyer un second refus consécutif. S'il y avait le moindre doute sur nos chances de succès, nous n'aurions pas présenté notre dossier». Hier, le dossier de candidature a été acheminé vers Le Caire. Cela signifie que l'évaluation de nos chances de réussite a été jugée positive. La seconde tendance qui se dégage est moins positive dans son évaluation. Elle argue que le simple fait que trois pays francophones aient été choisis pour organiser trois éditions consécutives (2019, 2021 et 2023) réduit considérablement les chances de l'Algérie dans la mesure où des pays d'Afrique de l'Est, tous anglophones, n'ont pas tardé à crier au scandale et affirmé que la sous-région en question est discriminée par rapport aux autres régions du continent. C'est un paramètre dont la CAF devra tenir compte au moment de choisir le pays qui organisera la CAN-2017. La logique et le bon sens auraient voulu que la Confédération privilégie l'Algérie dans le choix du pays organisateur du tournoi après l'édition du Maroc, parce que notre pays appartient à la même zone que la Libye. Si la CAF ne l'a pas fait, cela peut signifier qu'elle veut laisser le jeu ouvert et adresser un message clair aux pays d'Afrique de l'Est qui souhaitent arracher l'organisation de la CAN-2017. Ce qui inquiète au plus haut point au sujet de la candidature algérienne pour 2017 c'est l'argument sécuritaire que les adversaires de l'Algérie ont avancé en s'appuyant sur la tragique disparition d'Albert Ebossé. Si réellement c'est l'argument qui a entravé le succès de l'Algérie dans le choix d'organiser les CAN-2019 et 2021, il n'y a plus de doute que le résultat des courses pour 2017 sera le même que celui qui a prévalu pour 2019 et 2021. Le président de la Fédération algérienne de football (FAF) joue là la partie la plus serrée de son mandat. Membre du comité exécutif de la CAF, il est attendu de lui qu'il renverse la situation en faveur de l'Algérie en obtenant le fameux sésame de la CAF. Ce ne sera pas facile ... et pas impossible aussi. ‘'Le dossier de l'Algérie pour la CAN-2017 est solide'' (Tahmi ) Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, avait assuré que «le dossier de l'Algérie est solide». «Au départ, notre pays s'est porté candidat pour accueillir les éditions de 2019 ou 2021, mais la Confédération africaine de football (CAF) les a attribuées à d'autres candidats. Maintenant, l'Algérie est intéressée uniquement par la CAN-2017», a affirmé Tahmi, lors du Forum de l'Organisation nationale des journalistes sportifs algériens (ONJSA). Selon le ministre, il y a des projets en cours qui permettront à l'Algérie de se doter de nouveaux stades ultramodernes, répondant aux normes internationales. Il a cité au passage l'état d'avancement des travaux au niveau du stade du 5-Juillet (rénovation et modernisation), ainsi que les nouveaux stades d'Oran, de Baraki et de Douéra qui seront, d'après lui, prêts au milieu de l'année 2016». Mohamed Tahmi a assuré que «le stade d'Oran, d'une capacité de 40 000 places et dont les travaux sont à 65%, sera le premier à être réceptionné. Le ministre des Sports a précisé, dans ce sillage, que l'Algérie n'est nullement intéressée par la CAN-2015 dont le pays hôte, le Maroc en l'occurrence, a demandé le report en raison du virus Ebola. «Les choses sont claires. Impossible que la CAN-2015 se déroule en Algérie. La Fédération algérienne de football (FAF) a présenté pour la CAN-2017, le même dossier préparé pour les éditions 2019 et 2021. J'ai vu ce dossier et je peux dire qu'il est solide et a de fortes chances de bénéficier de la confiance des membres du bureau exécutif de l'instance africaine», a-t-il conclu. De son côté, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, ne donne aucune garantie quant à l'organisation de la CAN en 2017. "Tout reste possible. 2017, c'est encore loin et on verra d'ici là comment les choses évolueront en Libye", a-t-il récemment déclaré, précisant que "le coût global de l'organisation d'une CAN tourne autour de 5 millions de dollars. Toutefois la CAF apporte sa contribution financière à la nation qui organise en versant généralement 2 millions de dollars". En 2013 déjà, la CAF avait décidé de déplacer l'organisation de l'évènement footballistique le plus important du contient de la Libye à l'Afrique du Sud. Cette fois, la CAN pourrait échouer en Algérie. Les Algériens eux y croient dur comme fer, à l'image des dernières déclarations du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi. Dimanche à Tipasa, ce dernier s'est portait garant pour que l'Algérie "soit prête pour le rendez-vous de 2017 ou de 2019 par la mobilisation de tous les moyens et la réunion de toutes les conditions nécessaires pour le succès de cette fête sportive continentale". Il a ensuite renvoyé la balle aux deux principaux intéressés : "Cette affaire concerne, en premier lieu, la FAF et la CAF". Le point à quelques heures de l'attribution C'est donc aujourd'hui mercredi 8 avril à 14h00 au Caire que l'heureux élu sera annoncé. Quatre pays étaient initialement en lice mais l'Egypte s'est désistée en faveur de l'Algérie qui sera opposée au Gabon et au Ghana pour l'attribution de la compétition. Sur le papier le dossier algérien est le plus solide, il comporte quatre stades répartis dans trois villes: Oran, Alger et Annaba. Les enceintes en question seront le nouveau stade d'Oran, le 5 Juillet rénové, le stade de Baraki et le stade du 19 Mai d' Annaba réhabilité. Le pays qui aura les faveurs du comité exécutif sera connu à l'issue du scrutin à bulletins secrets auquel participeront 13 des 19 membres qui font partie du comité exécutif. L'Algérien Mohamed Raouraoua et le Ghanéen Kwesi Nyantaki ne seront pas autorisés à mettre leur bulletin dans l'urne. Aucun membre du comité exécutif dont le pays est concerné par le vote n'est autorisé à exprimer sa voix. L'Algérie et le Ghana étant en course pour cette compétition, leurs représentants au sein de cet organe ne voteront pas. Tout comme le Marocain Hicham El Amrani, secrétaire général de la CAF, qui lui aussi ne votera pas. Le recueil des voix ne s'annonce pas facile pour les trois pays candidats à l'organisation de la CAN-2017. A priori celles qui semblent favorables à l'Algérie sont celles de Tarek Bouchemaoui (Tunisie), Hani Abo Rida (Egypte), Maghdi Shams El Din (Soudan), Ahmad (Madagascar), Amadou Diakite (Mali), Adoum Djibrine (Tchad). Il faudra aller chercher des voix parmi les autres membres du comité exécutif. L'Algérie, qui aspire fortement à organiser ce grand événement footballistique, aurait mis en branle sa diplomatie pour récolter les voix suffisantes. Son poids sera déterminant, sinon décisif. La présence au Caire du ministre des Sports, le docteur Mohamed Tahmi, pour la cérémonie de l'annonce du pays organisateur de la CAN-2017 est annonciatrice d'une issue favorable pour l'Algérie. A noter qu'au cours des dernières heures, un message est relayé en Algérie qui demande aux médias de garder la mesure et de ne pas avancer que le match est déjà joué en faveur de l'Algérie, «afin de ne pas donner des arguments à ceux qui ne veulent pas que l'Algérie organise la CAN-2017 et pousser des membres du comité exécutif de la CAF que leur voix compte pour du beurre», indique une source proche du dossier algérien. Le message est clair. Il faut ménager les susceptibilités de quelques votants. Aucune garantie pour l'organisation Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi avait démenti samedi à Alger avoir reçu une quelconque garantie de la part de la Confédération africaine de football (CAF) concernant l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations, CAN-2017. « Certes, l'organisation de cet évènement nous tient à cœur, mais nous comptons l'obtenir par des moyens légaux, notamment en présentant un dossier complet, qui séduira le jury » a tenu à faire savoir le ministre, en marge d'une visite d'inspection au stade du 5-Juillet. A quatre jours du verdict de la CAF (ndlr, le 8 avril), concernant l'attribution de l'organisation de cette CAN-2017 de football, des bruits ont laissé entendre que l'Algérie avait déjà reçu des garanties dans cette perspective, et qu'elle en était même « déjà assurée ». Des rumeurs que Tahmi a tenu à démentir catégoriquement. Il ne reste plus que trois pays en lice pour organiser la Coupe d'Afrique des nations en 2017: l'Algérie, le Gabon et le Ghana et ce, après le retrait de l'Egypte. La compétition devait se dérouler en Libye, mais le pays s'est désisté pour des raisons de sécurité. La Confédération africaine de football (CAF) avait annoncé sur son site internet la liste des pays encore candidats à l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en 2017. L'organisation a finalement retenu l'Algérie, le Ghana, l'Egypte et le Gabon. "Sur les nombreux dossiers de candidatures à l'organisation de la compétition parvenus au secrétariat général de la CAF au 30 septembre 2014, seulement quatre ont été reconnus conformes aux critères édictés", peut-on lire sur le site de la CAF. Les candidatures du Kenya, du Soudan et du Zimbabwe, qui n'ont jamais organisé l'événement, n'ont donc pas été validées. Après avoir essuyé des refus pour la CAN-2019, 2021 et 2023, l'Algérie espère redevenir pays hôte. Sa dernière organisation remonte à 1990. Le Gabon a, quant à lui, déjà organisé la Coupe d'Afrique en 2012 avec la Guinée équatoriale. Comme le note le site Afrik.com, le Ghana est peut-être le mieux placé dans cette course car "les éditions 2019 (Cameroun), 2021 (Côte d'Ivoire) et 2023 (Guinée) ont toutes été attribuées à des pays francophones". Outre la désignation du pays, les éliminatoires de la compétition seront tirées le même jour. La nouveauté réside dans le fait que pour la première fois, le futur pays hôte prendra part aux phases qualificatives de cette édition, les matchs concernés n'engendrant pas une comptabilisation de points mais seront considérés comme des matchs amicaux.