Mohammed Khémisti, né le 11 août 1930 à Maghnia, wilaya de Tlemcen, est un homme politique algérien. Ministre des affaires étrangères du premier gouvernement algérien, il meurt, assassiné, le 5 mai 1963. Mohammed Khémisti est le fils d'un fellah ayant cinq garçons et deux filles à charge. À l'école primaire, Mohammed, le plus jeune, poursuit ses études pour obtenir son certificat d'études en 1946 avant d'être embauché dans le chantier de construction d'un barrage. Il se retrouve au chômage par la suite et se rend en France pour rejoindre son frère Abdeldjebbar qui lui trouve du travail dans un bureau d'études à Toulon. Après son retour au pays, Mohammed Khémisti est encouragé pour poursuivre ses études. Il s'inscrit ensuite au lycée Pasteur d'Oran où il décroche le baccalauréat en mathématiques. Il se rend de nouveau en France pour s'inscrire à la faculté de médecine de Montpellier avant d'opter pour la faculté de droit, sur la demande du FLN. Lors du déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954, Mohammed Khémisti milite à l'Union générale des étudiants musulmans algériens, l'UGEMA. Il préside le congrès de l'UGEMA qui a lieu du 24 au 30 mars 1956 à Paris, et qui se conclut par des recommandations dont l'indépendance nationale, la libération de tous les détenus et l'ouverture des négociations avec le FLN. Après le mot d'ordre de grève générale lancée par le FLN le 19 mai 1956, il est arrêté le 12 novembre 1957 à Montpellier et transféré à la prison de Serkadji où est déjà incarcéré son frère Mekki. En prison, il écrit un livre sur sa vie et ses conditions d'incarcération. Un manuscrit qui disparait par la suite. Il est libéré en 1960 et se rend en Suisse déguisé en prêtre. Sur place, il est chargé par Abderrahmane Farès de la sécurité des réseaux de collecte de fonds en Europe au profit de l'Algérie. Il contribue à la création de l'équipe de football du FLN. Après la formation du premier gouvernement algérien, le 27 septembre 1962, Mohammed Khémisti est nommé ministre des affaires étrangères. Il défend le principe de la nécessité des relations privilégiées avec la France et les pays maghrébins. Il assiste en 1963 à une rencontre des ministres des affaires étrangères du Maghreb tenue à Rabat, de même qu'il accompagne le président Ben Bella à New York invité à une session de l'ONU. Le jeudi 11 avril 1963, à l'issue d'une réunion regroupant les ministres de l'Etat algérien et les députés, au siège de l'Assemblée nationale, Mohammed Khémisti est assassiné sur le perron de l'édifice du Palais Zighout Youcef, au moment où il allait rejoindre son épouse Fatima Méchiche, veuve du colonel Lotfi qui l'attendait dans la voiture. Il est alors hospitalisé dans un état critique et décède le 4 mai 1963. Les obsèques se déroulent en la présence de nombreuses délégations étrangères dont le président égyptien Gamal Abdel Nasser. Dans le discours prononcé le 20 avril 1963 à la préfecture d'Oran et repris par l'agence APS, le président Ben Bella souligne : « Je peux vous dire que l'enquête a démontré qu'il n'y a rien derrière cet acte, et que la révolution continuera même si Khémisti venait à mourir ». Le mystère reste entier sur les mobiles de cet acte qui est le premier contre une personnalité politique après l'indépendance.