Mohamed Khemisti est n� le 11 ao�t 1930 � Maghnia, wilaya de Tlemcen. Fils d�un petit fellah, d�poss�d� de son lopin de terre, il �tait le cadet d�une famille de cinq gar�ons et deux filles. Son p�re put inscrire Mohamed � l'�cole primaire. Son certificat d'�tudes en poche, il put se faire embaucher dans le chantier de construction du barrage de Beni Bahdel. Apr�s ce petit boulot, il se rend en France pour rejoindre son fr�re Abdeldjebbar qui lui trouve du travail dans un bureau d'�tudes � Toulon. Apr�s un court s�jour, il retourne au pays et est encourag� par ses fr�res � poursuivre ses �tudes. Sans ressources suffisantes pour s�inscrire dans un lyc�e, Mohamed Khemisti �tudiera seul chez lui et pr�parera son baccalaur�at qu�il passera avec succ�s en candidat libre. Bachelier option math�matiques, il s�inscrit � la facult� de m�decine de Montpellier. Il est donc en France lorsque la R�volution du 1er novembre 1954 est d�clench�e. D�s la cr�ation de l'Ugema, l'Union g�n�rale des �tudiants musulmans alg�riens, Mohamed Khemisti y milite. Secr�taire g�n�ral de la section de Montpellier, il fera partie du comit� ex�cutif � Paris, puis pr�sidera le congr�s de la premi�re organisation �tudiante qui a regroup� toute l��lite universitaire nationale engag�e pour la lib�ration du pays. Le congr�s de l'Ugema s�est d�roul� du 24 au 30 mars 1956 � Paris et s�est conclut par des revendications dont l�ind�pendance nationale, la lib�ration de tous les d�tenus et l�ouverture des n�gociations avec le FLN. Il participe � la cr�ation de l'�quipe de football du FLN dont il fut le chef de la d�l�gation lors de ses p�r�grinations � travers tous les continents. En 1957, lors du Festival mondial de la jeunesse � Moscou, la d�l�gation pr�sid�e par Mohamed Khemisti, partie de Paris en train, gagna Moscou en traversant l�Allemagne et les pays de l�Est, acclam�e � chaque arr�t par les populations des pays de l�Est. Sur place, l�enjeu �tait de taille : pour la premi�re fois, une d�l�gation alg�rienne �tait pr�sente dans une grande manifestation internationale. L�, les patriotes alg�riens apprennent, non sans surprise, que les organisateurs du festival leur refusaient de d�filer avec leur drapeau national. A cette occasion, Mohamed Khemisti, malgr� son jeune �ge, se montra fin politique et fit preuve de diplomatie et de fermet�. Il dira : �La pr�sence du drapeau alg�rien ne se n�gocie pas. C�est pour lui que nous sommes l�.� Au stade L�nine, Nikita Krouchtchev, secr�taire g�n�ral du PCUS et Nikola� Boulganine, pr�sident du Conseil des ministres, ne se seront lev�s qu�une seule fois : c��tait pour saluer le drapeau vert et blanc au croissant de lune, � l��toile, frapp�e de rouge, symbole de l�Alg�rie en lutte. Il contribue � d�velopper la solidarit� avec la lutte du peuple alg�rien. La d�l�gation qu�il pr�side se rend en Chine et au Vietnam, o� elle est accueillie tr�s chaleureusement. Elle sera re�ue par Chou En La�, Premier ministre de la R�publique populaire de Chine puis par Ho Chi Minh, le grand dirigeant vietnamien. De retour en France, il est arr�t� le 12 novembre 1957 � Montpellier et transf�r� � la prison d�El Harrach o� est d�j� incarc�r� son fr�re Mekki. En prison, il �crit un livre sur sa vie et ses conditions d'incarc�ration. Un manuscrit qui n�a pas �t� retrouv�. En prison, il est d�sign� par les militants pour les repr�senter aupr�s de l�administration p�nitentiaire. Il est de nouveau transf�r� dans une prison fran�aise. Lib�r� en 1960, mais menac�, il se rend clandestinement en Suisse d�guis� en pr�tre. Sur place, il est charg� de diff�rentes t�ches et se d�place en Europe et partout dans le monde au profit de l�Alg�rie. Apr�s le cessez-le-feu, le 19 mars 1962, il est d�sign� pour faire partie de l�Ex�cutif provisoire. Il dirigera ensuite le cabinet au sein de l'Ex�cutif provisoire, install� au Rocher-Noir (Boumerd�s) pr�sid� par feu Abderrahmane Fares. Apr�s la formation du premier gouvernement alg�rien, le 27 septembre 1962, le minist�re des Affaires �trang�res lui est propos�. Toujours �l�gant, il avait le regard vif derri�re le verre fum� de ses lunettes. Durant les six mois qu�il �uvre � la t�te de ce minist�re, il ne m�nage pas ses efforts. Il assiste en 1963 � une rencontre des ministres des Affaires �trang�res du Maghreb tenue � Rabat, de m�me qu'il se rend � New York, invit� � une session de l'ONU en qualit� de ministre des Affaires �trang�res de l�Alg�rie. Avec la France, l�Alg�rie li�e par les accords d�Evian devait continuer � n�gocier pour pr�server les acquis de l�ind�pendance fra�chement et ch�rement conquise. Avec l��gypte, il fallait pr�server l�alliance mais aussi la souverainet� du pays. Le jeudi 11 avril 1963, � sa sortie du si�ge de l'Assembl�e nationale � 13h � l�issue de la discussion sur le budget pour l�ann�e 1963, son assassin l�attendait. Mohamed Khemisti est victime de l�odieux attentat qui l�emportera sur le perron de l'�difice du palais Zighoud-Youcef. Hospitalis� dans un �tat critique, il d�c�de le 4 mai 1963. Ses obs�ques se d�roulent en la pr�sence dizaines de milliers de citoyens alg�riens et de nombreuses d�l�gations �trang�res. Il est inhum� au cimeti�re Lalla Maghnia dans la ville qui l�a vu na�tre.