Une scandaleuse affaire de transaction de gré-à-gré pour l'acquisition d'un matériel de l'étranger, entaché d'une surfacturation de 2 millions d'euro vient d'éclabousser la filiale STH et par ricochet la compagnie mère Sonatrach. Selon une source judiciaire, les services de sécurité viennent de mettre à nu une affaire de surfacturation de matériel commandé auprès d'un certain nombre de fournisseurs et ce, dans l'objectif de se partager une commission résultant de la transaction. Selon les premiers éléments de l'enquête, la facture du marché aurait été délibérément «gonflée», à près de 2 millions d'euros, une commission décuplée par rapport au prix réel du matériel livré. Le dossier a éclaté au cœur d'une grande filiale de Sonatrach Aval, la Société de transport d'hydrocarbures (STH), en l'occurrence. Selon nos informations obtenues de sources concordantes, dont une de la justice même, huit cadres responsables, parmi lesquels de grosses pointures, qui tenaient les rênes de cette filiale de la Compagnie nationale des hydrocarbures, dont le siège régional est situé à Es-Sedikkia (Oran ville), ont été arrêtés, hier et avant-hier, dans le cadre des investigations déclenchées par les services de sécurité pour faire la lumière sur une transaction suspecte, conclue à coups de devise forte avec certains fournisseurs, a-t-on appris de source judiciaire. Le dossier est actuellement entre les mains du juge d'instruction près le tribunal d'Arzew, relevant de la Cour d'Oran. Les mis en cause devaient être auditionnés par le parquet et par le magistrat instructeur dès hier. Plusieurs noms «importants» sont également cités comme témoins dans l'affaire, d'après nos informations. Les griefs retenus contre les mis en cause sont la passation de (gros) marchés publics par le mode de gré-à-gré, c'est-à-dire la conclusion de transactions -en passant outre le code des marchés publics- et ce, dans l'intention de détourner des deniers publics à des fins personnels. En clair, il s'agit d'une surévaluation du coût d'un lot d'équipements de sécurité industrielle acquis auprès de fournisseurs pour le compte de la Société de transport d'hydrocarbures, notamment pour son unité de Bethioua, spécialisée dans la gestion des terminaux marins à hydrocarbures. Parmi les personnes citées dans l'affaire, le directeur général de la STH, le sous-directeur, le DRH, le directeur des finances, le chef de la sécurité interne, ainsi que le directeur régional, le chef du département de développement et celui des affaires juridiques.